Ayant perdu tout espoir de recasement ou d'indemnisation, suite à l'ordre de démolition de leurs biens, les commerçants du centre-ville de Aïn El Hammam montent au créneau. Refusant le fait accompli, ils prennent la résolution de préserver leurs locaux « par tous les moyens ». Ils se préparent ainsi, à s'opposer aux engins de démolition dès que ces derniers atteindront le toit de leurs magasins. « Il est hors de question qu'on détruise nos boutiques sans contrepartie », déclarent-ils. S'estimant abandonnés, « après de nombreuses démarches, sans suite », disent-ils, ils décident de prendre leur destin en main et de réagir « par tous les moyens pour sauvegarder notre gagne-pain », affirment Ibrahim et ses pairs que nous avons trouvés en train de poser des banderoles sur lesquelles on peut lire : « Halte à la hogra. Ne touchez pas nos locaux. » Voyant que leurs démarches, entreprises au niveau local, n'ont pas abouti, ils se sont adressés aux représentants du peuple à l'APN. Après le défilé, sans résultat, des députés de plusieurs formations politiques, leur ultime espoir s'est reporté sur le Chef du gouvernement dont « la décision sur le sujet tarde à venir. » « Le wali à qui une demande d'audience a été adressée, ne nous a pas encore reçus », affirment-ils, en colère. « Nos familles sont sans ressources, depuis deux mois, sans que quiconque ne s'en émeuve », ajoutent nos interlocuteurs qui semblent déterminés à faire valoir « leurs droits » « même si on doit aller en prison ». Faute d'avoir anticipé sur les conséquences de la destruction des immeubles du centre-ville, les responsables se retrouvent devant un casse-tête qui n'en finit pas d'avoir des rebondissements. Si le problème des familles qui logeaient dans les immeubles en question, connaît provisoirement, une issue avec leur recasement dans la commune voisine d'Aït Yahia, celui des commerçants est loin d'être résolu.