Ils déambulent dans les rues de la ville avec une errance incontrôlée. Ils se mettent face aux rues principales (dos aux murs) pour s'adonner à mille folies. Pendant la nuit, les jeunes chômeurs investissent la place publique pour se livrer à des jeux dangereux qui donnent des sueurs froides aux passants, en poussant des cris perçants et des sifflements stridents. Malheureusement, des jeunes décapsulent des bouteilles de bières sous les yeux insoucieux des autorités locales. D'autres encore, pour échapper «artificiellement» à leur condition de vie, se rabattent sur la drogue espérant y trouver refuge ! Pis encore, on déplore deux cas de suicide en l'espace de deux ans. D'après des statistiques, la plupart de ces jeunes sont des universitaires ou des diplômés qui n'ont pas encore trouvé de travail. Plus de trente pour cent sont des étudiants qui ont quitté leurs études à cause des difficultés financières ou en raison des problèmes émotionnels (manque ou absence de psychologues dans les établissements) Interrogés, ces jeunes chômeurs n'ont qu'une seule idée en tête «harraga». À les entendre parler, ils veulent partir même au péril de leur vie ! A présent, la sonnette d'alarme est tirée. Les citoyens d'El Esnam en général et les parents de jeunes chômeurs en particulier sollicitent l'Etat d'intervenir et de trouver une solution définitive à ce «mal de vivre» de leurs enfants exposés à la drogue et à tous les dangers.