Dans un communiqué rendu public hier, le Front des forces socialistes a fait état de l'arrestation, hier, de cinq militants du parti à Ghardaïa, dont le docteur Kamel Eddine Fekhar, membre de la direction du parti et Soufghalem Kacem, vice-président de l'APC de Ghardaïa. « Ils ont été enlevés à l'intérieur de l'enceinte de l'APC, par des policiers en civil », indique le communiqué signé par le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, qui condamne « une véritable opération de chasse aux militants du FFS, orchestrée pour tenter d'étouffer par l'intimidation et la menace, une contestation pacifique de plus en plus forte ». Ces arrestations interviennent trois jours après l'arrestation de trois autres militants du même parti, vendredi dernier à Berriane, « une commune qui vit depuis quelques mois un véritable état de siège. La brutalité qui s'abat sur la population de cette localité est digne de l'époque coloniale. Perquisitions nocturnes, arrestations arbitraires, répression… sont autant de violences subies au quotidien par les citoyens », indique Karim Tabbou dans sa déclaration. Le FFS considère que ces nouvelles arrestations « confirment le caractère haineux, violent et raciste du pouvoir qui, à défaut de soumettre la région par la persécution policière et la cooptation de faux représentants, tente de faire taire des militants dont la notoriété est incontestable ». Continuant sur la même lancée, le communiqué indique qu'« au lieu de répondre au mécontentement des citoyens, le pouvoir opte pour l'escalade policière et l'instrumentalisation d'une partie de la population contre une autre ». Le FFS considère en outre que « comme à l'accoutumée et à chaque échec dans la gestion d'une crise quelconque, si ce n'est pas la main étrangère, c'est le FFS qui est accusé d'être derrière les troubles et les soulèvements de populations ». Le document signé par le premier secrétaire du parti estime que « la réalité est qu'au nord comme au sud, à l'est comme à l'ouest du pays, que ce soit en Kabylie en 2001, à Ghardaïa en 2004 ou à Berriane aujourd'hui, les citoyens sont conscients et convaincus que seules les autorités sont responsables des assassinats, des destructions et des dégâts causés par ces événements ». Selon la même source, « la transformation systématique de l'expression citoyenne en émeute suivie d'une répression féroce et d''arrestations, puis la mise en accusation d'honnêtes citoyens où l'on retrouve des militants associatifs, politiques ou syndicaux, constitue la cause principale qui provoque les réactions de colère des citoyens ». Le FFS conclu en notant que « Ghardaïa, d'où est sorti Qassaman, ne déméritera pas et continuera à se mobiliser sans peur, sans violence et sans passion pour que vivent dignement les algériennes et les algériens dans une Algérie libre et heureuse ».