Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a présenté dimanche un plan irréel et irréaliste supposé apporter la paix au Proche-Orient. Avec une rare arrogance et un mépris exacerbé pour le droit international et les libertés humaines, il a montré la nature du fascisme israélien et le peu d'intérêt qu'il accorde à une solution pacifique et juste pour la région. Sans doute pour contenter le nouveau président américain, Barack Obama, Netanyahou a parlé de la possibilité de création d'un Etat palestinien, mais avec des conditions telles qu'elles laissent entrevoir un ersatz de bantoustan, ces zones tribales créées par le régime raciste d'Afrique du Sud dans lesquelles étaient parquées les populations noires sur une base ethnique mais qui n'avaient aucun pouvoir dans la gestion de leurs affaires internes et externes. Son discours ne peut qu'exacerber la tension et pousser le peuple palestinien à réfléchir à de nouvelles formes de lutte et à d'autres intifadhas. N'ayant de cesse à humilier ce dernier, il cherche désormais à mettre à genoux tout le monde arabe, auquel il propose de signer un nouvel accord de Munich qui, rappelons-le, a permis à Hitler d'annexer des territoires et de déclencher la seconde Guerre mondiale. Bien entendu, il n'est pas question d'arrêter le développement des colonies ni de renoncer au statut de « Jérusalem, capitale éternelle d'Israël ». Est-ce parce qu'il possède l'arme nucléaire que le gouvernement israélien pose des conditions aussi inacceptables et qu'il a en face de lui des moutons prêts au sacrifice ? A-t-il conscience que le temps joue contre Israël et que le fait de vouloir le faire admettre comme « Etat juif » est une utopie de plus ? Même la presse israélienne a tourné en ridicule les propos du chef du gouvernement, reconnaissant qu'ils ne font qu'entretenir une impasse inacceptable pour tous les peuples de la région, y compris le peuple israélien. L'arrogance de Tel-Aviv se justifie surtout par le parapluie américain. Washington offre une aide économique et militaire inouïe à Israël. Il lui a même offert récemment le radar le plus perfectionné du monde, capable de détecter une balle de base-ball à 5000 km. Et depuis la création de cet Etat, plus de cent militaires américains ont été envoyés pour la première fois en Palestine occupée pour faire fonctionner ce radar. Les Américains ont ainsi un moyen redoutable et efficace pour exercer des pressions sur leurs protégés. Jusqu'à maintenant, ils n'ont même pas laissé entendre qu'ils utiliseraient cette arme. Obama a, au contraire, salué les propositions de Netanyahou. On peut considérer cela comme de la rhétorique diplomatique, en attendant. Mais si Tel-Aviv campe sur ses défis à l'humanité, ce sera une gifle pour le nouveau président américain et une humiliation pour la grande Amérique.