Arrêtés par les services de sécurité israéliens en mai dernier, deux Algériens ont sollicité le statut de réfugié politique. Ils devaient être expulsés vers les frontières égyptiennes, mais le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) est intervenu en leur faveur. C'est ce qui a été confirmé par Pablo Mateu, le délégué général de l'agence onusienne en Algérie, qui nous a indiqué : « Effectivement, il y a deux ressortissants algériens qui ont officiellement demandé l'asile en Israël après qu'ils aient été arrêtés par les autorités israéliennes en mai 2009. Le gouvernement voulait les refouler (vers l'Egypte j'imagine) mais l'UNHCR est intervenu et le gouvernement israélien a accepté de les considérer comme demandeurs d'asile. Leur cas est actuellement à l'étude par la commission israélienne d'asile. Le bureau de l'UNHCR à Tel-Aviv est en train de suivre leur cas. » D'après des informations que nous avons pu obtenir auprès d'organisations non gouvernementales (ONG) internationales de défense des droits des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés, le nombre d'Algériens en quête de statut de réfugié en Israël serait beaucoup plus important. De ces informations il ressort ainsi que quatre autres Algériens ont pu obtenir le droit d'asile en 2007. Se référant aux récentes déclarations faites à la radio Voix d'Israël par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, les mêmes sources ont indiqué que ledit ministère a reçu, depuis plus d'une année, plus de 57 000 demandes d'asile. La plupart d'entre elles est issue de ressortissants égyptiens, marocains et algériens dont le nombre s'élèverait, selon le porte-parole, à 1690 demandes, toutes parvenues aux différentes ambassades israéliennes à l'étranger. Toujours d'après ces ONG, ce sont les ambassades israéliennes de Paris, d'Italie et d'Espagne qui ont reçu le plus grand nombre de demandes d'asile d'Algériens installés en Europe avec respectivement 620, 333 et 219 dossiers. Cela reste une belle aubaine pour la propagande sioniste qui cherche par tous les moyens à ravaler la façade d'Israël ternie par les massacres répétitifs commis contre les Palestiniens. La tuerie perpétrée dans la bande de Ghaza a bouleversé l'opinion publique mondiale. Ces demandes apparemment sont systématiquement rejetées par le gouvernement hébreu pour des raisons d'ordre sécuritaire (terrorisme et espionnage), précisent nos sources. Interrogé, Pablo Mateu a affirmé qu'« à l'exception des deux cas d'Algériens arrêtés en mai dernier et ayant effectivement émis des demandes de droit à l'asile politique, il n'y a aucun autre cas. D'ailleurs, l'évolution de leur étude est suivie par notre représentation à Tel-Aviv. Donc je ne peux ni confirmer ni infirmer toutes ces informations ». Il a toutefois souligné que pas moins de 3067 demandes d'asile en Israël de ressortissants érythréens et 2142 soudanais du Darfour ont été enregistrées par l'UNHCR à Tel-Aviv. L'opacité qui entoure le nombre exact de demandeurs d'asile au pays de Ben Gourion peut s'expliquer si l'on se réfère aux déclarations rendues publiques récemment d'un haut responsable du Réseau intégré régional d'information des Nations unies (IRIN). Ces déclarations font en effet savoir que le 2 juillet 2009, l'UNHCR a décidé de passer le relais au ministère israélien de l'Intérieur concernant le processus de détermination du statut des réfugiés (RSD). Et pour cause, les quelque 15 000 demandeurs d'asile en Israël, pour la plupart des Africains, exercent une grande pression autour des mesures réglementaires, sécuritaires et sociales, d'après le ministère de l'Intérieur israélien et l'UNHCR. L'IRIN considère que malgré son adhésion à la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, l'Etat hébreu ne dispose d'aucune loi régissant le statut des réfugiés.