La présence de ces déchets dans les eaux interfère même avec la photosynthèse des systèmes aquatiques. Un chercheur algérien, Houcine Benaïssa de l'université de Tlemcen, a mis au point un procédé orignal de dépollution des eaux résiduaires contaminées par les colorants industriels par simple usage de pelures d'oranges ! Ses travaux, publiés dans la revue International Journal of Environment and Pollution, se sont axés sur l'élaboration de solutions alternatives aux traitements chimiques coûteux, d'où l'idée de recourir à un déchet naturel localement disponible et à bon marché. Dans son modèle expérimental au laboratoire, le Pr Benaïssa a réalisé des essais d'élimination des colorants acides dans les solutions aqueuses suivantes : bleu nylosane, rouge erionyl, rouge nylomine et jaune erionyl. La pelure a été collectée à la fin du printemps dans la région de Bensekrane, à Tlemcen. Après son broyage dans l'eau distillée, l'élimination des particules adhérentes et hydrosolubles par la filtration, suivie de déshydratation à 60-80 °C durant 24 heures, le lyophilisat obtenu a été moulu et sassé en particules de 0,125 mm à 1,60 mm pour aboutir à cet absorbant à base de pelures d'oranges. Opérant à la température ambiante (25 °C), les expériences de simulation dans les eaux polluées ont démontré l'efficacité de la décoloration des acides cités à raison de 40 à 70 milligrammes pour un gramme de pelure d'orange. Ces potentialités de dépollution peuvent être élargies à d'autres substances toxiques présentes dans les eaux traitées qui sont souvent réutilisées dans l'irrigation, là, où les ressources hydriques sont limitées.