Le quartier Berchiche, dans la ville d'El Kseur, semble le parent pauvre des projections de développement dans la commune. Ne disposant d'aucun cadre de vie digne de ce nom, il offre un visage hideux. Avec ses routes défoncées, éternel bourbier en hiver et permanentes poussières en été, l'absence presque totale d'eau potable et de gaz naturel, cette cité donne l'impression d'être livrée à elle-même. Regroupant plusieurs milliers d'âmes, une importante cité universitaire, un grand lycée, deux collèges et des écoles primaires, un centre de formation professionnelle...Berchiche mérite pourtant une attention particulière. Créée vers la fin des années 1980, la cité devait être à l'origine « une cité résidentielle, avec des lotissements pour la construction de villas et l'installation de toutes les commodités », nous dira un habitant de cette localité et ancien élu de l'APC. Cependant, si les villas ont poussé comme des champignons, les commodités et autres services restent totalement absents. Seuls quelques commerces privés animent un tant soit peu le quartier. La seule bâtisse que l'on remarquera n'est autre qu'un commissariat, ouvert depuis 3 ou 4 années. Par ailleurs, l'eau potable est y surtout servie par des marchands d'eau et il faudra débourser de l'argent pour l'acquérir. Le robinet ne coule qu'une à deux fois par mois offrant une eau douteuse. Le projet de l'alimentation en gaz de ville, pour sa part, attend toujours sa concrétisation. Ce projet est devenu le fond de commerce des candidats à l'APC au fil des années, et chacun y va de ses promesses à l'orée des rendez-vous avec les urnes. Il faut signaler que cette localité a vécu les mandats de toutes les tendances politiques confondues et rien n'a changé pour elle. En outre, aucune infrastructure sportive ni le moindre terrain de sport ou une quelconque aire de jeu ne sont disponibles, à l'exception d'une Maison de jeunes où « personne ne se retrouve du moment qu'il n' y a rien dans ce lieu qui peut intéresser », nous dit un jeune universitaire. Aucune bibliothèque ou salle de lecture n'est mise à la disposition de la frange juvénile. Seule l'association religieuse de la mosquée de Berchiche a pris l'initiative de regrouper les petits enfants, cet été, pour des cours sur les techniques de lecture du Coran. Quelques actions sont entreprises, dans le cadre événementiel, par l'association Lefnar qui, à titre d'exemple, a organisé le 16 avril dernier, des poésiades et quelques activités culturelles au profit des collégiens. Les moyens faisant cruellement défaut, le champ d'intervention de cette association reste cependant très limité. Les plus chanceux parmi les jeunes se rabattent sur les cybercafés ; quant à ceux dépourvus de notions d'informatique, ils n'ont que l'oisiveté pour compagnie. Le chômage est important et est de plus en plus préoccupant. Par ailleurs, aucun projet de logement AADL ou LSP n'a été inscrit dans cette localité qui ne manque pas d'assiettes de terrains et de plusieurs poches pouvant servir à la construction de logements.