Hier aussi bien au port de Beni Saf qu'à celui de Bouzedjar – les deux ports de pêche de la wilaya –, d'importantes quantités de sardines ont été jetées à la mer, faute de preneurs. Après une disparition (presque) totale des étals des poissonneries, la reine du bleu est de retour. Si à Beni Saf, nous indique le président de la chambre de pêche, il a été comptabilisé 3000 caisses débarquées, à Bouzedjar, port sardinier par excellence, il y en a eu 4000. Sachant qu'un cageot pèse entre 15 et 16 kg, il a été ramené dans les filets l'équivalent de 1050 q ! « ça y est la sardine a fini sa harga pour les côtes européennes. » « Non, c'est plutôt la baraka qui a gagné l'EN qui fait son effet boomerang », des propos qu'échangeait à Beni Saf une nombreuse clientèle agglutinée autour des étals. La sardine se vendait à 50 DA non pas au kilo mais au tas que pouvait contenir un récipient contenant environ 2 kg. Du coup, c'est le retour du sourire sur tous les visages. On s'attend ainsi à ce que les camions frigo, qui venaient même du Constantinois prendre livraison de la sardine, reviennent en force. « C'en sera fini de l'importation de la sardine de Tunisie ! C'était le comble ! » Plus sérieusement, on se pose la question de la cessation des activités des transformateurs qui auraient pu sauver le surplus jeté à la mer. Quant à la question de savoir le pourquoi de l'inopiné retour de la sardine, on le met sur le compte du repos biologique strictement observé par les bateaux de pêche depuis le 31 mai. Ce respect de la réglementation a été constaté par les nombreux pêcheurs à la ligne qui passent les nuits du week-end sur les rochers. Aucun bateau ne pêche à moins de 5 km environ du littoral.