La célébration de la Journée mondiale de l'alimentation dans la wilaya de Aïn Témouchent a été consacrée cette année et ce, pour la première fois, au secteur de la pêche et aux ressources halieutiques, et par ricochet à la consommation du poisson, un aliment très riche en protéines, minéraux, vitamines, mais qui contient moins de lipides. En effet, l'assistance a eu droit à six communications qui ont été présentées par les représentants des secteurs des services agricoles, des forêts, de l'environnement, de l'hydraulique et de la pêche à travers la direction de wilaya et l'école de formation technique de la pêche de Béni-Saf avant qu'elle ne soit invitée pour une partie de dégustation de ce produit dont on loue les bienfaits et autres vertus et qui apparaît comme un remède miraculeux à tous nos maux. Ainsi, tout le long de sa communication animée sur data-show la représentante de l'école de la pêche de Béni-Saf n'a cessé d'inciter l'assistance à consommer du poisson pour des raisons citées plus haut et confirmées par nos médecins nutritionnistes qui rappellent que la sardine à fort potentiel énergétique est un aliment phare dans la thérapie et donc qui doit être prioritaire. Or, dans une wilaya comme Aïn Témouchent qui se targue d'être le premier producteur de poisson bleu à l'échelle nationale avec une production annuelle enregistrée en 2008 au niveau des deux ports de Béni-Saf et de Bouzedjar et estimée à 31 000 tonnes, le prix du kilogramme de la sardine oscille entre 200 et 250 DA. Avec cette flambée des prix de la sardine qui a dépassé tout entendement, on voit mal comment le poisson pourra-t-il être à la portée des bourses moyennes. Aussi, d'après le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, la wilaya qui dispose de deux fermes aquacoles produira, dès l'année 2009, quelque 1 700 tonnes de poissons en particulier le loup de mer et la dorade. Cette équation qui consiste à produire de grandes quantités de poissons sans que cela n'influe sur les prix n'a pas laissé insensibles certains intervenants qui ont posé une question claire comme l'eau de roche : qu'a fait le secteur pour rendre le prix du poisson moins cher ? Certes, des efforts ont été déployés pour renforcer la flotte et améliorer les techniques de pêche comme argument avancé par l'orateur, mais le consommateur algérien, en particulier celui de Aïn-Témouchent qui assiste incapable à la commercialisation du poisson vers d'autres wilayas parfois à moindre prix continue de faire partie des 14% des victimes de malnutrition recensés par la FAO dans le monde. M. Laradi