Depuis le lancement de la politique relative au développement du GNL (Gaz naturel liquéfié) en 1980, l'Algérie n'a pu atteindre qu'un taux de 14,3% de substitution aux essences. Le nombre de véhicules roulant au GPLc (Gaz naturel liquéfié carburant) ne dépasse pas les 160 000 unités sur un parc total de voitures de plus de 4 millions d'unités. La consommation du gasoil a coûté, par contre, à l'Algérie une importation d'une valeur de près de 250 millions de dollars en 2008, contre 200 millions de dollars en 2007. Ce sont les chiffres fournis hier par l'entreprise publique Naftal, filiale du groupe Sonatrach, lors d'un séminaire consacré au GPL carburant. Le PDG de l'entreprise nationale de distribution et de commercialisation de carburants (Naftal), Saïd Akretche a estimé que le développement du GNLc en Algérie est confronté à plusieurs contraintes. Entre autres gênes énumérées, M. Akretche a cité le coût relativement élevé pour l'acquisition des kits de conversion, faible différentiel du prix à la pompe (4,7 DA entre le gasoil et le GPL), coûts d'investissement importants et d'autres problèmes liés à la logistique. « Il semble que les solutions que nous avons suggérées pour le développement du GNL carburant soient insuffisantes. Nous devrons penser à d'autres mécanismes », a expliqué le PDG de Naftal, lors d'un point de presse improvisé en marge du séminaire. Selon le même responsable, son entreprise tente d'intervenir afin d'apporter des solutions sur le plan logistique, mais « la tarification relève des compétences de l'administration concernée », a-t-il précisé. La consommation locale est dominée par la partie résidentielle et commerciale à hauteur de 80%, suivie du secteur des transports 18% et les industriels 2%. Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane a déclaré que le potentiel économique du GPL est loin d'être complètement exploité en Algérie. Selon lui, la consommation nationale de cette énergie ne représente que 1,5 million tonnes par an sur une production totale de plus de 9 millions. Naftal compte doubler le volume des ventes de GPLc pour les porter à 600 000 t d'ici 2014. Sur l'international, l'Algérie tend à consolider le leadership sur le marché méditerranéen et augmenter la capacité de « shipping » pour atteindre les marchés traditionnels et ceux émergents. Les prévisions algériennes en matière de production de GPL s'établissent à 13,300 millions de tonnes d'ici 2015. La production actuelle est l'œuvre de Sonatrach à hauteur de 79%, tandis que les 21% restants représentent la production des ses associés. L'unité d'Arzew produit actuellement 400 000 t de GPL, alors que celle de Skikda fournit 200 000 t par an. En matière d'exportation, « la méditerranée constitue le principal débouché pour les exportations algériennes en GPL », fera savoir Saïd Akretche. Ce dernier a fait remarquer que le propane est prédominant sur la structure de l'exportation du gaz naturel liquéfié. Le marché européen consomme une proportion allant de 60 à 70%, alors que le marché américain vient en seconde position avec un taux variable de 10 à 15% des exportations algériennes en GPL.