L'Afrique du Sud rêve de renverser le Brésil en demi-finale de la Coupe des Confédérations, aujourd'hui à Johannesburg, mais le jeu défensif et peu imaginatif des Bafana Bafana ne paraît pas de taille après la démonstration offensive « auriverde » du premier tour (10 buts en 3 matches). La meilleure défense, c'est la... défense. Joel Santana, le sélectionneur brésilien de l'Afrique du Sud, a joué avec sept joueurs sur dix à vocation défensive contre l'Irak (0-0) et l'Espagne (0-2), lors du premier tour. Et les Bafana Bafana ont développé un niveau de jeu un peu inquiétant, à un an de leur Mondial. Ils risquent de souffrir de la comparaison avec la « Seleçao ». « Si nous essayons de défendre, nous serons punis par le Brésil », explique Clive Barker, la statue du Commandeur du football sud-africain depuis qu'il a remporté, comme entraîneur, la seule Coupe d'Afrique des nations (CAN) du pays, en 1996, pour le retour de l'Afrique du Sud dans le concert des nations après la fin de l'apartheid (en 1994). « Nous devons être agressifs et prendre le jeu à notre compte, explique-t-il au journal Business Day. Le seul moyen, c'est d'aligner une équipe offensive pour les presser dans leur camp. » Sipho Nkumane, manager des Bafana Bafana, semble sur la même ligne. « Nous devons jouer notre jeu, mais en mettant l'accent sur l'offensive, explique-t-il au Sowetan. L'équipe doit montrer plus de détermination devant le but. Nous nous créons des occasions, nous tenons bien la balle, mais nous avons besoin de buts. » Mais il n'est pas sûr que le très conservateur Santana offre inconsidérément ses flancs aux redoutables flèches brésiliennes, qu'elles viennent de près (les offensifs Luis Fabiano ou Kaka) ou de loin (l'arrière droit Maicon). L'entraîneur brésilien Dunga a la même réputation défensive que le coach des Sud-Africains, mais promet : « Nous essayons toujours d'avoir la possession du ballon au maximum. » Mais il refuse d'envisager un match facile face à un adversaire présumé bien plus faible. Gilberto, milieu défensif « à la Dunga », accrocheur, ne dit pas autre chose. « Dans la phase à élimination directe, on ne s'occupe plus du niveau de l'adversaire, explique-t-il, reconnaissant implicitement la supériorité du Brésil. Il faut penser à jouer son jeu. Nous préparons une demi-finale, pas un match facile contre l'Afrique du Sud ». Après le départ difficile contre l'Egypte (victoire 4-3), « nous avons progressé et retrouvé notre force mentale et notre condition physique », prévient Gilberto, faisant référence notamment au facile succès face à l'Italie (3-0) le 21 juin à Pretoria. Les Bafana Bafana sont prévenus : qu'ils jouent défensifs ou qu'ils se risquent en attaque, il devront être au sommet pour éliminer le Brésil.