Ali Zi, un retraité algérien de 61 ans est mort à la suite d'une interpellation par la police dans la banlieue parisienne. La police soutient qu'il est décédé d'un arrêt cardiaque, tandis que la famille avance la thèse raciste. Une marche silencieuse a eu lieu avant-hier mercredi vers 18h dans la commune d'Argenteuil (banlieue de paris) pour exiger toute la vérité sur la mort d'Ali Ziri, un retraité algérien de 61, décédé alors qu'il était emmené par la police pour interrogatoire dans le commissariat de la commune. Contacté par téléphone, Ali Baz, porte-parole des associations des travailleurs maghrébins, a indiqué que le but de la manifestation est, d'une part, de dénoncer le « black- out » total imposé par les médias français concernant cette affaire et, d'autre part, dénoncer le refus du procureur de la République d'ouvrir une enquête préliminaire pour déterminer les conditions exactes ainsi que les responsables de la mort de M. Ziri. Le même interlocuteur a ajouté que le Collectif organisera un rassemblement devant le tribunal de la ville de Pontoise, à laquelle la commune d'Argenteuil est rattachée. Et au cas où les choses n'avancent pas, il compte envoyer une lettre au président de la République, Nicolas Sarkozy, pour lui demander d'intervenir personnellement pour que la vérité sur ce meurtre éclate au grand jour : « Nous allons lui demander de nous expliquer en quoi Ali Ziri est une racaille. Car il ne faut pas oublier que c'est lui (Sarkozy ndlr) qui est venu en personne ici à Argenteuil pour nous dire qu'il va nettoyer la racaille avec le Karcher. » La nouvelle de la mort de cet Algérien a mis en émoi la communauté maghrébine de la région parisienne. Certains Algériens évoquent un acte purement raciste, d'autres craignent qu'aucune enquête ne soit diligentée. Les faits remontent à mardi dernier. Trois policiers ont arrêté un conducteur d'un véhicule dans lequel se trouvait la victime. Après leur avoir intimé l'ordre de sortir de la voiture, ils ont commencé à leur proférer des insultes racistes, avant de les menotter et de les conduire au poste, tout en les rouant de coups. La famille de la victime, en allant voir le défunt, a remarqué des traces de coups et des blessures sur le corps de la victime. Le conducteur de la voiture a fait lui aussi l'objet d'un passage à tabac violent durant sa garde à vue de 24 heures. Pour la police, le décès d'Ali Ziri est dû à un arrêt cardiaque et aucunement à la violence physique qu'il a subie. Même son de cloche chez le parquet de la ville de Pontoise qui a conclu à « une fragilité cardiaque ». Il a écarté tout lien entre l'interpellation et le décès. Mais pour la famille et les proches de la victime, il n' ya aucun doute, il s'agit d'un acte raciste.