Quel impact l'avortement a-t-il sur la santé des femmes ? Quelle est l'approche religieuse de la problématique ? Enfin, que dit la législation sur le sujet ? Autant de questions qui ont été débattues, avant-hier, au siège de l'association de la sauvegarde et de la protection de l'environnement de la wilaya de Tlemcen par les spécialistes de la médecine, de la loi et de la théologie. L'association algérienne pour la planification familiale, qui a organisé cette rencontre, a choisi ce thème sensible qu'on pourrait qualifier de tabou pour « justement sensibiliser la population féminine sur cet acte dangereux qui, quoiqu'on dise, est entré dans nos mœurs, même si c'est d'une manière discrète ». Et même si les chiffres ne sont pas exhaustifs, l'association a parlé de 100 avortements effectués en une année. « Personne ne peut avancer un chiffre exact, en ce sens que les avortements non autorisés se font en dehors de la wilaya et loin des yeux ». Ainsi, le professeur Meguenni a abordé l'approche de son association sur la problématique de l'avortement à risque. Le représentant de la direction des affaires religieuses, Bendjamaï, a apporté un éclaircissement sur le regard religieux par rapport à ce phénomène et l'ancien doyen des sciences juridiques a traité l'avortement du côté légal. « L'avortement et ses complications médicales, l'impact psychologique de l'avortement » ont fait également l'objet de communications. Les débats ont été riches. « Voyez dans la salle, il y a des filles de 15 ans et c'est bien. Le sujet intéresse et doit intéresser tout le monde. Il ne faut pas avoir peur d'en parler parce que le phénomène est dans notre société », a conclu le professeur Meguenni.