Plus d'une quarantaine de chercheurs venus de plusieurs universités du pays ont participé à la rencontre sur la préservation des populations avicoles locales. Inaugurée par le professeur Seddiki, recteur de l'université de Mostaganem, cette manifestation aura fait le point sur l'état de la recherche sur les ressources génétiques locales tant dans les filières avicoles que cunicoles. Ces journées organisées à l'initiative du laboratoire de Physiologie Animale Appliquée de l'Université de Mostaganem, furent un moment privilégié d'échanges de connaissances entre les équipes de recherche d'Algérie. Cette rencontre fut une opportunité pour mettre en place une synergie entre les équipes nationales et donner naissance à un réseau, à l'image de ceux en activité à travers le monde. Après deux journées de débats et d'échanges très instructifs sur les différentes recherches réalisées par les rares équipes universitaires, il a été convenu d'accorder une attention particulière à l'ensemble des ressources génétiques avicoles et cunicoles algériennes. Après avoir discuté longuement sur les stratégies à adopter en vue d'une meilleure intégration des potentialités animales locales, les chercheurs présents lors de ces journées ont adopté le principe de précaution. Cela consiste à ne plus laisser ces ressources biologiques à la merci des expériences d'intégration des progrès génétiques obtenus chez les souches améliorées, que ce soit en poulet de chair ou en filière œufs de consommation. Leur faible productivité, notamment pour le lapin local, ne devrait plus servir d'alibi pour mieux les absorber et priver ainsi le pays d'un potentiel méconnu mais pourtant bien réel. Il en est de même pour les élevages de poulets fermiers, de pintades et de dindes, dont les érosions génétiques en cours depuis des décennies risquent à tout jamais de faire perdre au pays des animaux dont le véritable potentiel est encore peu connu. Recherches à grande échelle En effet, nonobstant les travaux sur les typologies et les représentations phénotypiques des élevages avicoles traditionnels effectués depuis 1994 par les chercheurs de l'ex-ITA et poursuivis au niveau du laboratoire de physiologie animale, notamment sur les aspects liés à la nutrition et à la thermorégulation, il n'en demeure pas moins que des recherches sur les performances de ces élevages méritent d'être entamées à une grande échelle. A la fin de leurs travaux, les chercheurs s'étaient répartis en trois commissions afin d'élaborer les recommandations à l'intention des pouvoirs publics afin que la préservation de ces espèces soit immédiatement prise en charge. Vu l'importance économique de la filière avicole dans ses deux volets, viandes et œufs, il a été convenu d'attirer l'attention sur la nécessaire préservation de cette filière nationale par le maintien de la règlementation en vigueur en vue de protéger les opérateurs économiques publics et privés de la concurrence étrangère. L'extrême sensibilité de la filière vis-à-vis des marchés extérieurs a été fortement soulignée par les participants. Enfin, la nécessaire coordination entre les chercheurs universitaires et ceux des organismes publics techniques et de recherche, ainsi que ceux des opérateurs économiques aura été soulignée avec force. Il est apparu la nécessité d'organiser l'ensemble des chercheurs de la filière en réseau national afin de partager les tâches et les préoccupations.