Mais également pour soutenir la résistante sahraouie, Aminatou Haïdar dans son combat héroïque contre le régime occupant de «sa majesté». Pas moins de 360 élus et maires, représentant une trentaine de pays, se sont donc donné rendez-vous, hier à Alger, dans le cadre de «la Conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec le Sahara occidental», pour débattre de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination. Et comme cette conférence intervient dans un contexte très particulier, marqué par la grève de la faim que mène l'icône de la lutte du peuple sahraoui, Aminatou Haïdar, les élus, présents à Alger, ne parlaient que du courage de cette femme-symbole. Les intervenants ont dénoncé à l'unanimité le Maroc, qui «continue à violer gravement les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés». Ils ont tenu à exprimer leur soutien indéfectible à Aminatou Haïdar, qui entame sa quatrième semaine de grève de la faim. Et pour rendre hommage à son combat, les participants ont désigné symboliquement la «Gandhi sahraouie», présidente de la conférence. Une messe contre l'occupant Du haut de la tribune de la conférence qui se déroule sous un chapiteau à l'hôtel Mazafran (ouest d'Alger), le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a vivement dénoncé le comportement des autorités marocaines qui «tournent le dos à la légalité internationale et qui persistent dans leur logique colonialiste, en violant systématiquement les droits de l'homme dans les territoires occupés». Le responsable de la RASD n'a pas ménagé, par ailleurs, le gouvernement espagnol, qu'il accuse de «complicités avec le Maroc». De son côté, l'infatigable Pierre Galand, président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), a déclaré : «Le Maroc poursuit sa politique de fuite en avant pour tenter de détourner l'opinion internationale sur les violations systématiques des droits de l'homme dont il s'est rendu coupable dans les territoires occupés du Sahara occidental.» Lui succéda à la tribune, le président de l'Union générale des villes et cités africaines, le Sud-Africain Smangalison Mkhatshawa, qui a dénoncé les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés par le Maroc. Il a aussi appelé les grandes puissances dans le monde à exercer des pressions sur le Maroc pour qu'il «permette à Aminatou Haïdar de retourner chez elle et procède immédiatement à la libération de tous les détenus politiques sahraouis». Aminatou rapproche Sydney… Mais le clou de cette première journée aura été l'intervention du maire de Sidney (Australie), Jimmy Parker Thomas. Il s'est dit «scandalisé» par ce qui arrive à la militante sahraouie. J. Parker Thomas, qui a traversé la moitié de la planète, a estimé que «ce qu'Aminatou Haïdar endure illustre parfaitement la politique de répression qu'exerce l'occupation marocaine sur le peuple sahraoui». Même indignation chez le député-maire Jean Paul Le Coq, du Parti communiste français. Tout en condamnant le comportement des autorités marocaines, le député a exhorté la communauté internationale et les militants des droits de l'homme «à ne pas laisser la militante Aminatou Haïdar toute seule dans le combat qu'elle mène au nom de tout un peuple». Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mahrez Lamari, qui a ouvert les travaux de la conférence, a estimé quant à lui que «la grève de la faim d'Aminatou ne fera qu'encourager le peuple sahraoui à poursuive sa lutte pour son autodétermination». Pour rappel, la conférence constitue un forum pour débattre, deux jours durant, de plusieurs questions en rapport avec la lutte du peuple sahraoui. Les participants se pencheront, entre autres, sur «Les fondements juridiques de la question sahraouie» et «Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Il sera également question de «La spoliation systématique des richesses naturelles du Sahara occidental par le Maroc», ainsi que de «La situation des réfugiés sahraouis et l'assistance humanitaire internationale».