Les raisons du retrait du groupe émirati Emaar Properties du marché algérien ne sont pas liées au climat des affaires en Algérie. C'est en résumé ce qu'a laissé entendre, hier, Karim Djoudi, ministre des Finances, en marge de la conférence maghrébine sur les statistiques, organisée pendant trois jours à l'hôtel Aurassi à Alger. « Emaar doit revoir un certains nombre de projets. Fondamentalement, c'est lui qui est touché (par la crise, ndlr). Le problème n'est pas dans l'économie algérienne. Notre économie est présentée comme une économie porteuse de croissance », s'est-il défendu, en répondant à une question d'El Watan sur le mobile exact du récent départ de ce groupe d'investissement de l'Algérie. Emaar, dans un communiqué, avait mis fin, samedi 4 juillet, aux spéculations concernant son avenir, en révélant au grand jour son départ, eu égard à l'absence de progrès dans ses projets. M. Djoudi s'est employé à présenter l'économie nationale comme une économie viable. « L'Algérie a abordé la crise financière et la crise économique mondiale de manière à éviter des retombées négatives significatives sur sa croissance, son emploi et son investissement », a-t-il fait savoir. Le ministre souligne que l'Algérie a été affectée à travers la baisse des revenus pétroliers et l'impact sur les revenus internes et externes. « La plupart des économies intégrées ont été touchées par la crise. Notre économie a abordé de manière positive cette crise », indique-t-il, en rappelant que les investisseurs ont fait les frais de cette même crise en raison du tarissement des liquidités et de l'augmentation des primes de risque. Pour rappel, le groupe émirati avait annoncé en 2007 une série de projets importants dans le tourisme de luxe et l'immobilier pour un montant total estimé de 20 à 25 milliards de dollars, avant de plier bagage la semaine dernière. D'ailleurs, ce groupe s'était engagé sur plusieurs fronts. Et l'avènement de la crise économique avait donné un sérieux coup à ses investissements, notamment en Algérie. C'est ce que soutient d'ailleurs le ministre des Finances. Interrogé, par ailleurs, sur la question d'une éventuelle hausse de certaines taxes pour les véhicules neufs contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009, le grand argentier du pays s'est montré avare en détails. « A l'état actuel, il n'y a que des discussions sur le projet de la LFC 2009 (…). Bien sûr qu'il y aura de nouvelles dispositions qui seront discutées en Conseil des ministres. Une fois approuvées, on va les divulguer », annonce-t-il, en précisant que les mesures contenues dans cette loi visent essentiellement « la régulation des importations, la réduction de la pression fiscale, la lutte contre la contrefaçon et la fraude fiscale ». Aussi elles ambitionnent, d'après lui, de « favoriser la croissance économique, l'investissement en Algérie et la lutte contre la corruption ».