Après un intermède qui aura duré 6 étapes, le peloton du Tour de France entame aujourd'hui l'une de ses journées les plus prometteuses. En effet, celle qui mènera les coureurs, entrés en Espagne hier, de Barcelone à Andorre Arcalis, longue de 224 km, mettra les favoris à nu, contraints qu'ils seront de dévoiler leurs batteries dès la première étape de montagne, l'une des plus « hautes » de toute l'histoire du Tour, avec une arrivée au sommet à Arcalis, soit à 2200 m d'altitude. L'occasion est belle pour tous ceux qui aimeraient bien secouer le cocotier avant que les grands ne « ferment » la course. Avant cette explication au sommet, il y a déjà de petites remarques à relever. Elles sont pratiquement toutes le fait de Lance Armstrong. Equipier chez Astana de celui que l'on considère comme le favori de la course, l'Espagnol Alberto Contador, l'Américain a tendance à se prendre pour le patron. Lors de la course par équipes, il y a trois jours, il a demandé à ses partenaires, qui étaient avec lui dans la bonne échappée, d'appuyer plus fort sur les pédales. A l'arrivée, Armstrong avait une avance de plusieurs secondes sur Contador. Ce dernier n'a pas réagi publiquement après le coup de force de « son » équipier mais gageons que des « mots » ont certainement été échangés loin des regards curieux. Le contre-la-montre par équipes a conforté la position du septuple vainqueur du tour qui s'est retrouvé à quelques millièmes de seconde du Suisse Fabian Cancellara, un maillot jaune en sursis. Il est clair désormais, contrairement à ce qu'il avance en public, que Lance Armstrong court pour lui-même et pas pour un autre. D'où l'importance de l'étape d'aujourd'hui qui met pratiquement Contador en demeure de prouver qu'il n'y a pas deux capitaines pour mener l'armada Astana, mais un seul. On relèvera également que dans les sept premiers du classement général, il y avait, au départ de l'étape d'hier, cinq coureurs de l'équipe Astana, assurément l'une des plus redoutables du Tour. L'ambition d'Armstrong n'est pas « seulement » de gagner un 8e Tour. L'Américain voit loin et certains lui prêtent l'intention de préparer sa reconversion dans le domaine…politique. Armstrong veut, en effet, enfourcher une autre monture : celle de gouverneur de l'Etat du Texas. Comme la fin justifie les moyens, il ne s'embarrassera pas de scrupules. Son double jeu vis-à-vis de Contador est limpide comme de l'eau de roche.