Faute d'argent ou manque de joueurs talentueux (c'est selon), le marché des transferts de joueurs de football en Algérie est peu animé cet été. Contrairement aux années précédentes où l'on assistait à un mouvement de transferts très actif à vous donner le tournis et, de surcroît, pour des montants mirobolants, cette saison, en effet, le « souk » des joueurs n'a pas été vraiment emballant. Il a été en réalité plus raisonnable, selon les observateurs. Certains présidents annoncent tout bonnement que l'idéal est de faire confiance aux jeunes tout en renforçant l'effectif par des éléments chevronnés, alors que d'autres motivent cet état de fait par le manque de ressources financières et de joueurs de qualité. Parallèlement, des présidents (réfractaires) continuent à dépenser des milliards de centimes pour des joueurs, faut-il l'avouer, dotés, dans le meilleur des cas, d'un niveau tout juste moyen. C'est le cas du reste du président de l'Entente de Sétif, Abdelhakim Serrar, et celui de l'USM Annaba, Aïssa Menadi qui mettent sur la table chacun presque deux milliards de centimes pour s'offrir les services d'un seul joueur comme, à titre d'exemple, le gardien Fawzi Chaouchi (ESS) et le milieu de terrain Cherif Abdeslam (USM An). Des investissements colossaux sans la moindre garantie de résultats en contrepartie. C'est dire que Serrar et Menadi n'ont pas tiré les leçons de la mésaventure de la saison écoulée. Si Menadi est sorti bredouille malgré les milliards dépensés, Serrar qui a ramassé pourtant tous les (soi-disant) meilleurs joueurs du championnat, s'est contenté, quant à lui, d'une seule consécration (championnat) tout en perdant son titre arabe et la coupe d'Algérie. Les présidents de la JS Kabylie et de l'USM Alger, successivement Moh Cherif Hannachi et Saïd Allik semblent avoir compris l'astuce. Alors que ces derniers enflammaient habituellement le marché des transferts, cette année ils se sont montrés plutôt...raisonnables. A l'exception de Hocine Achiou (USMA) et Yahia Cherif (JSK), Allik et Hannachi ont opté pour une politique de recrutement réfléchi, c'est-à-dire selon le besoin et les exigences de l'encadrement technique. Le président du Chabab de Belouizdad, Mahfoud Kerbadj, s'inscrit dans la même logique. Tout en enrôlant deux chevronnés comme Younès (ex-MCA) et Saïbi (ex-Ahly de Djedda) ainsi que de jeunes éléments prometteurs, Kerbadj a préféré maintenir le même groupe ayant remporté la coupe d'Algérie cette saison. Le cas NAHD Mais le club qui a fait parler de lui le plus cette saison est le NA Hussein Dey. Ce dernier, sous la direction de son nouveau président (Manaâ Guenfoud), a placé la barre très haut. Cinq milliards de centimes auront été déboursés pour le recrutement d'une bonne douzaine de joueurs dont, entre autres, Boussefiane, Ali Houari, Oudni, Moumen, Chahloul, Mekkaoui et autres Kerras. Le motif avancé par la direction du club pour expliquer cette « folie » en matière de recrutement est le départ massif des cadres de l'équipe, à l'instar de Khedis, Attafen, Hadiouche, Alleg, Toual, Jimmy et Camara. Le club Sang et Or fera-t-il, après ce recrutement, mieux que les saisons écoulées ? Rien n'est moins sûr.