La ville de Béjaïa, en ce début de l'été, est loin d'offrir le visage d'une cité qui s'est préparée à accueillir les vacanciers, du moins pas comme l'avait annoncé les péroraisons de certains officiels. On a promis cette année encore de mettre en place les conditions idoines pour un bel été au pied de Yemma Gouraya, redorer le blason de la ville prédestinée au tourisme mais la réalité reste tout autre sur le terrain. Des chantiers, lancés voilà maintenant quelques années, traînent encore à l'image de l'aménagement en boulevard de la grande rue des Aurès. Les travaux de réhabilitation du parc d'attraction, s'ils ont permis dans la hâte d'installer quelques mobiliers sur les aires de jeux aménagées pour les enfants, donnent l'air de s'être essoufflés avant l'heure. Des parties de cette aire de loisirs demeurent exclues des projections et livrées à l'amoncellement des ordures et aux herbes hautes, alors que des promesses fermes, faites par les autorités de wilaya voilà plusieurs mois, avaient annoncé un visage plus accueillant au site. Idem pour le quartier des Oliviers où, certes, l'effort consenti a permis de mettre quelques balançoires pour les enfants et de dresser des murets en pierres offrant un cachet rustique aux lieux. Mais le visiteur y sera très vite agressé par le lamentable spectacle de ces poubelles éventrées ou cédant sous le poids des détritus, et autres dépotoirs qui parsèment la pinède. En contrebas, sur la promenade Léonorado Fibonacci, ou Brise de mer comme l'appellent les bougiotes, la première évidence qui saute aux yeux de celui qui s'y rend est que les lieux ne sont pas entretenus. Les espaces verts et autres pelouses aménagées ont jauni et les quelques pièces de mobiliers de décoration ont été détruites. L'hygiène est y également déplorable. Pour amocher encore plus le cadre, l'un des kiosques en dur, implanté en bord de mer et devant servir à agrémenter la visite des promeneurs en offrant des consommations sur place, a du être démoli. Son ossature en béton disloquée et ses gravats trônent au beau milieu de la fameuse promenade inaugurée en grandes pompes voilà à peu prés deux années. Ce sont là quelques « attractions » urbaines de la ville de Béjaïa que le bon sens aurait voulu voir mise en valeur plus qu'à aucun autre moment de l'année par ceux qui ont été élus ou désignés pour gérer l'espace public. Autre curiosité de ce début de l'été à Béjaïa, l'entame de chantiers d'aménagement qui viennent répandre leurs poussières et leurs nuisances sonores au cœur du centre-ville parfois. En sont pour exemples, la réfection d'un réseau d'assainissement sur la rue de la Liberté et cet intérêt subit pour une portion de trottoir, depuis au moins 10 ans livrée à la terre battue, aux herbes sauvage et aux détritus, du coté de la cité 5 juillet. Des engins de travaux publics y sont venus il y a une semaine niveler, y déposer des buses pour de temps en temps revenir creuser des tranchées. Aucune pancarte ni indication ne renseignent les riverains sur les intentions du chantier. Même topo au grand rond-point de Sidi Ahmed où l'on ne cesse pas de défoncer les trottoirs et de décaper la chaussée pour une réalisation dont on ne voit pas le bout depuis des mois. Et ce qui ne gâche rien, ce sont ces nouvelles perturbations dans la distribution de l'eau et qui font que plusieurs quartiers de la ville ne soient alimentés qu'une seule fois toute les 24 heures. Eclairage public défaillant, transport urbain aléatoire dépassé 21 heures, hygiène approximative dans les points de restauration, autant de manques également qui viennent réduire à de simples promesses médiatiques et politiciennes, les engagements chevrotants des officiels, qu'ils soient issus de l'APC ou de la wilaya.