C'est devant un public réduit mais complètement conquis que l'artiste-compositeur, Safy Boutella, a animé jeudi soir son concert jazz-raï au stade omnisport du 24 Février (Sidi Bel Abbès), dans le cadre du Panaf' 2009. « On attendait beaucoup plus de monde, car toutes les conditions étaient réunies pour faire la fête, » explique l'un des organisateurs du spectacle. Avec un orchestre de plus d'une dizaine de musiciens, il a fait son entrée à 22h 30, alors que le spectacle était prévu initialement à 21h. Fidèle à sa réputation d'artiste créatif, il a interprété des extraits de son album Majnoun et des partitions de jazz-rai d'une rare beauté. La chanson qu'il a composée pour Cheb Khaled, Cheba ya Cheba, constituera le seul morceau raï concédé durant cette soirée à un public habitué à voir défiler les stars de ce genre toujours en vogue à Sidi Bel Abbès. « Il n'y a pas que le rai qui mérite votre attention. Ouvrez grand vos oreilles pour mieux apprécier toutes les musiques d'Afrique et du monde », dira l'artiste avant d'entamer son dernier tableau. Mercredi soir, c'était au tour d'un duo de rêve, Bouteiba Sghir et Boutelja Belkacem, leur riche répertoire de chansons rai-trab et de charmer un public peu nombreux. Guidée par l'orchestre Kahina, les deux légendes du rai se sont relayée pour interpréter des morceaux mythiques, tels que Diaf rabi, Sid el hakem, Aounouni, Dak ezzine et les impérissables Oued chouly et Rani m'hayer. Bouteiba et Bouteldja ont, avant de quitter la scène, fait la promesse de revenir à Sidi Bel Abbès pour ceux qui ont raté le spectacle et ce, à l'occasion de la prochaine édition du festival du raï, sur les bords de la Mekerra, prévue début août.Il a fallu attendre jusqu'à 23h, avec l'entrée en piste du rappeur Lotfi Double Kanon pour vraiment enflammer le public et déchaîner une masse juvénile qui a sérieusement donné du fil à retordre au service d'ordre. D'ailleurs, le spectacle a été interrompu pendant quelques instants pour évacuer des dizaines de fans qui ont envahi la scène. Kaviet, koulech machi, deux chansons cultes du rappeur annabi, ont particulièrement fait vibrer une partie des gradins, celle réservé aux jeunes. Lotfi n'ira pas plus loin, malgré l'insistance d'une foule surexcitée qui lui réclamait d'interpréter Bled Mickey, une chanson qui ne cadre apparemment pas avec le Panaf' 2009. A la fin de son spectacle, Lotfi n'a pas manqué d'exprimer sa joie de s'être produit pour la première fois à Sidi Bel Abbès.Ce soir, le public a rendez-vous avec Mohamed Rouane et la troupe Ferda, toujours au stade du 24 février.