Les familles des victimes de disparition forcée ont été empêchées de tenir leur rassemblement hier à Alger. Voulant rappeler aux autorités, à l'occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, coïncidant avec le 10 décembre de chaque année, leur demande de la vérité sur le sort de leurs enfants, les participants «ont été malmenés». «Nous avons entamé notre action dans le calme. Mais quelques minutes après le début du rassemblement, nous avons été chargés violemment par la police qui a procédé à des interpellations. Les personnes arrêtées ont été conduites vers différents commissariats de la capitale. Les policiers ont même confisqué nos portables», affirme Hacene Ferhati, membre du collectif SOS Disparus. Les manifestants interpellés, ajoute-t-il, ont été libérés en fin d'après-midi. L'interdiction de ce rassemblement a suscité la réaction de plusieurs organisations, dont l'association RAJ et Amnesty International. «Au moment où le monde célèbre la Journée internationale des droits humains, on assiste à des violations et atteintes aux droits humains, notamment dans le volet des libertés publiques, d'expression, de rassemblement et d'association. Plusieurs rencontres ont été interdites au niveau national en violation flagrante de la Constitution algérienne et des conventions internationales ratifiées par l'Algérie», dénonce le RAJ dans un communiqué. L'association réitère, selon la même source, «son soutien et sa solidarité aux familles des disparus forcés et à tous ceux et celles qui se battent pacifiquement pour leurs droits et pour la construction d'un Etat de droit et démocratique».