«Nous nous félicitons des réactions américaine et internationale qui condamnent la décision israélienne de construire des logements dans un quartier de colonisation à El Qods-est» occupée, a déclaré à la presse le négociateur palestinien, Saëb Arekat. «Les déclarations du vice-président Biden, de la Maison-Blanche et du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, expriment le mécontentement et la colère envers la politique du gouvernement (du Premier ministre Benyamin) Netanyahu», s'est félicité M. Arekat. «Nous voulons voir ces déclarations, en particulier américaines, se traduire dans les faits afin de contraindre Israël à arrêter les activités de colonisation à El Qods dans les Territoires palestiniens occupés», a-t-il plaidé. M. Biden, qui a accusé, mardi, Israël de «saper la confiance nécessaire» au dialogue israélo-palestinien, devait se rendre dans la journée à Ramallah (Cisjordanie) pour y rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas, et son Premier ministre, Salam Fayyad. Les entretiens, a précisé M. Arekat, porteront essentiellement sur le contentieux des colonies, qui «détruit les efforts américains en faveur de la paix, la stabilité et la sécurité au Proche-Orient». Les Palestiniens ont fustigé l'annonce israélienne de mardi alors qu'ils venaient juste d'accepter des discussions indirectes avec Israël, sous l'égide des Etats-Unis, afin de tenter de relancer le processus de paix interrompu depuis fin 2008. La Ligue arabe attend… De son côté, la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a condamné hier la décision d'Israël de construire de nouveaux logements dans un quartier d'El Qods-est occupée, au lendemain de critiques similaires exprimées par le vice-président américain. «Je me joins au vice-président (Joe) Biden pour condamner la décision de construire 1600 nouveaux logements à El Qods-est», a déclaré Mme Ashton devant le Parlement européen à Strasbourg. La France a elle aussi condamné la décision du gouvernement israélien qu'elle considère comme «illégale au regard du droit international». Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valéro, a déclaré hier que cette décision est «totalement inopportune au moment où les négociations de paix reprennent entre Israéliens et Palestiniens». Même ton du côté de la Norvège, dont le ministre des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, qui a estimé hier que cette mesure met en danger le processus de paix israélo-palestinien. «La Norvège réprouve vigoureusement la construction par Israël de nouveaux logements à El Qods. Le processus de paix est dans une phase critique et, avec cette décision, Israël met ces avancées en danger». M. Stoere a souligné, hier, dans un communiqué que «le plus important maintenant, c'est qu'Israël change de politique avant que la solution des deux Etats (israélien et palestinien coexistant de manière pacifique) ne devienne impossible». En revanche, les pays arabes, à l'exception de la Jordanie qui a condamné, devaient tenir un conclave de la Ligue au Caire, dans la soirée d'hier, pour donner une «réponse claire» à la poursuite par Israël de sa politique de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés, notamment à El Qods-est, selon les mots du Premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad Ben Jassim Al Thani.