Les vacances sont là période bénie, tant attendue, notamment par les enfants – elles sont synonymes de doux farniente et de temps libre. Toutefois, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne, c'est du moins ce que nous avons constaté dans certains quartiers de la capitale qui grouillent de gamins. Les plus chanceux, jouent au football, et pour les moins aisés, c'est le moment de « faire preuve de débrouille » en recourant au travail, et au lieu de se « revigorer » sur les cimes des montagnes ou sur les plages, ces enfants « offrent leurs bras » dans la rue pour se prendre en charge pendant l'année scolaire, mais aussi pour aider leurs familles par des rentrées d'argent. Les enfants travaillent comme gardiens de parkings, vendeurs à la sauvette, porteurs, etc. Les plus téméraires s'aventurent sous un soleil de plomb sur les plages pour vendre, qui des beignets, qui des m'hadjeb. Omar, un enfant qui habite les chalets des Ondines dans la localité d'Alger Plage, est vendeur saisonnier. Il sillonne à longueur de journée toutes les plages de la région, de Coco Plage à Tamentfoust, en passant par la Cigogne, la Frégate, les Ondines, etc. et propose à la vente des beignets. « Je dois aider mon père qui n'arrive pas à faire face aux dépenses de la famille », assure l'enfant de 14 ans. Le directeur de l'Office des établissements de jeunes (ODEJ), M. Zahar dira : « En tant qu'éducateur d'abord, je condamne le travail des enfants, quelle que soit sa nature. Les enfants doivent consacrer leurs vacances scolaires à la pratique d'activités purement éducatives. » Et d'ajouter : « L'enfance est la période où on doit se consacrer exclusivement à ce que cette phase de la vie exige, c'est-à-dire, l'instruction, l'apprentissage, les loisirs éducatifs, il n'est de ce fait aucunement acceptable de dévier l'enfant de cette trajectoire qui est la sienne et qui s'avère être un élément non sans grande importance dans le développement de l'enfant qui sera en fin de compte l'adulte de demain. » Nous apprendrons également de notre interlocuteur que cet organisme dédié à la prise en charge de la jeunesse (ODEJ) a mis en place une stratégie pour la circonstance, qui consiste à faire bénéficier les enfants des quartiers défavorisés, en organisant des sorties notamment à la plage, et ce, dans le cadre du Plan bleu. C'est ainsi que toutes les structures qui dépendent de l'ODEJ participent à ce programme qui a été mis sur les rails au début de la saison estivale. Il est question, selon le directeur de l'office, « de prendre en charge en matière de sorties éducatives, le maximum d'enfants défavorisés ». En tout état de cause, les efforts fournis par les institutions étatiques qui ont la responsabilité d'offrir à cette frange de la société une prise en charge en termes de tourisme éducatif, restent insuffisants, il faut de ce fait impliquer les autres partenaires, notamment le mouvement associatif, qui bénéficie de subventions du fonds de wilaya et des APC.