Les Israéliens célébraient hier «la fête de l'Indépendance» marquant le 62e anniversaire de la création de «l'Etat d'Israël». Une ironie de l'histoire pour un «Etat» construit sur la terre dont il a chassé, par la loi de la force, ses légitimes propriétaires… Et, comme un pied de nez aux Palestiniens et aux Arabes non encore remis de la «Nakba» de 1948, l'entité sioniste a baptisé l'événement «fête de l'indépendance» ! Indépendance par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? Ce peuple hétéroclite venu de tous les coins du monde peupler la Palestine historique pour donner «vie» à la promesse du Lord Balfour en 1917 et tuer l'espoir des Palestiniens, a-t-il un jour été colonisé ? En 1897, à Bâle, le congrès constitutif du mouvement sioniste de Théodore Herzl proposait juste un «plan de réunification nationale juive». L'Ouganda fut d'ailleurs le premier pays qui devait accueillir le «foyer national», avant que l'option de la Palestine — terre promise au propre et au figuré — ne soit retenue définitivement. 62 ans après le fait accompli, les Israéliens fêtent l'indépendance et les Palestiniens pleurent leur terre presque totalement perdue. Hier, à Tel Aviv et dans toutes les grandes villes d'Israël, le ciel est illuminé de feux d'artifice. Et de l'autre côté du mur de la honte, les Palestiniens de la Cisjordanie mais surtout ceux de Ghaza martyrisés, guettaient un éventuel raid aérien de l'armée israélienne. Parce que, pour cet immense ministère de la Guerre qu'est devenu Israël, il n'y a pas de quartier pour leurs «encombrants» voisins, même en temps de fête. Dans les territoires sous administration de ce qu'il convient d'appeler «l'Autorité Palestinienne», on n'est jamais à l'abri d'un tir de missile, d'un bombardement, ou d'une incursion intempestive de l'armée d'occupation. Israël a définitivement compris que les récriminations américano-européennes sur ces outrances contre les Palestiniens servent juste à sauver la face d'un monde irrémédiablement injuste. En pleine prétendue crise sur la poursuite des colonies, et l'expulsion des Palestiniens de la Cisjordanie, Barack Obama a tout de même trouvé les mots «qu'il faut» pour permettre à Netanyahu de bomber un peu plus le torse. Le président américain a assuré Shimon Pérès, dans un message de félicitations, de «l'engagement inébranlable des Etats-Unis à la sécurité d'Israël et l'objectif commun d'une paix durable». Ceux qui prêtent à Obama des vertus messianiques de paix sont bien servis… Mais le plus grave est que même le président égyptien, Hosni Moubarak, n'a pas raté l'occasion de participer à la fête d'Israël. «Oum Eddounia», le «cœur palpitant du monde arabe» et le «dépositaire de la conscience arabe», a osé féliciter son homologue Pérès d'avoir spolié la terre palestinienne ! C'est cela le comble de l'histoire. Gamal Abd Nasser devrait se retourner dans sa tombe. Théodore Herzl, lui, peut se reposer en paix. L'Etat juif d'Israël est créé et avec les compliments des Arabes…