Rendez-vous original que celui proposé au quinzième jour du Festival panafricain au niveau de la Safex. Les présents ont pu suivre on live sur deux écrans géants le concept de la couverture du recueil de la bande dessinée, exécuté par deux bédéistes dont un Camerounais et un Tanzanien. Les deux bédéistes ont planché durant deux heures et demie pour donner naissance au dessin final de la couverture du recueil portant l'intitulé « La bande dessinée conte l'Afrique ». Un recueil qui sera dévoilé, lundi matin, au cours d'une conférence de presse qui se tiendra au niveau de la Safex. Une vente dédicace sera à l'honneur, le jour même, à 13h au même lieu. Edité et monté en Afrique, ce recueil -conçu et compilé par 18 dessinateurs- comprend 300 pages dont 67 contes. Pendant que les deux bédéistes fignolaient leurs tracés, la musique a pris place, au grand bonheur du public venu nombreux assister à cette soirée aux senteurs de la rumba africaine. Le ton est donné dès les premières notes jouées par l'orchestre « Congo Nostalgia », accompagné par quatre danseurs professionnels, sapés de tenues traditionnelles congolaises. L'ambiance monte d'un cran quand le leader, Barly Baruti, rejoint ses comparses. Micro en main, il salue l'assistance par un « Salem alikoum,azoul felawen » approximatif. « Nous sommes venus à Alger non seulement pour la bande dessinée mais également pour la musique. Nous allons chanter et danser sous les rythmes de la rumba congolaise africaine. » A peine sa phrase terminée que le tempo est donné. Baryl, accompagné par son groupe, a apporté sa touche de revitalisation de la rumba congolaise intemporelle, dans un spectacle de haute facture. La particularité du spectacle, a été la présence des danseurs sur la même scène que les musiciens : façon singulière de traduire les émotions, exaltées par la rumba congolaise. Plusieurs morceaux envoûtants et endiablant à la fois ont garni cette soirée mémorable. En effet, le chanteur, guitariste et bédéiste Barly a offert quelques classiques, en n'omettant pas de dévoiler certains titres de son nouvel album qui sortira dès la rentrée prochaine. Parmi les titres, citons entre autres Roselina, Paradis terrestre, La Vie est comme cela, Baila Cuando Lamay, Loumu Mbashir, Je t'aime à la folie, Fortiss, Saléto. Si une partie du public semble avoir opté pour le déhanchement en position assise, le chanteur ne l'entend pas de cette oreille puisqu'il rétorque d'une voix rocailleuse : « Il n'est pas interdit de danser ». Après moult supplications formulées différemment, les premiers couples envahissent timidement le devant de la scène, accompagnés d'un couple de danseurs. Ces derniers ont entraîné plus d'un sur la voie de la comédie musicale. Quelques minutes plus tard, des rythmes chauds et des déhanchements sont assurés par certains. Les malchanceux, en l'occurrence ceux qui n'avaient pas accès à l'espace VIP, tenus de rester debout, se contenteront de mimer en permanence les pas de danse des artistes. En fin connaisseur, l'artiste a repris un instrumental de la chanson Didi de Cheb Khaled. Un hommage posthume a été rendu à la grande dame de l'Afrique, Meriem Makeba, à travers le titre phare Malaïka. Le jeu des musiciens qui constituent le groupe « Congo Nostalgia » a été tout simplement époustouflant avec le vieux Guvano à la guitare solo, Olivier et Papy Tshimanga alternativement à la guitare bass, Didoo, E-Manuel à la percussion et Piku à la batterie. La soirée s'est terminée par un genre de buf-fet où tous les bédéistes ont été conviés par Barly Baruti à monter sur scène pour un ultime au revoir musical. Après avoir interprété seul quelques couplets du chanteur Bob Marley, à l'unisson, l'imposant groupe reprend en cœur Redemption toujours du regretté chanteur jamaïcain.