Des scènes désolantes se sont produites, lundi matin, à la cité des 199 Logements de M'sallah (Médéa). Des cris de détresse, des pleurs, des bousculades, des évanouissements, des mots déplacés, des coups de matraques de policiers… Le bras de fer a opposé les habitants du quartier au service d'ordre. Tirés tôt le matin de leur sommeil par les bruits d'engins, femmes et enfants, en majorité, se sont rendus sur les lieux pour empêcher l'entreprise de réalisation d'entamer les travaux de fondation de nouvelles bâtisses dont le terrain d'assiette se trouve en litige depuis plusieurs années. Un dossier volumineux est entre les mains de la justice qui doit prochainement se prononcer sur cette affaire qui a pris des proportions inquiétantes. Les habitants du quartier réclament la propriété commune conformément au décret 83-666 du 12 novembre 1983, fixant les règles relatives à la copropriété et à la gestion des immeubles collectifs. Quant à l'Agence foncière de la wilaya de Médéa, qui, semble-t-il, détient un acte de propriété du terrain et un permis de construire, elle veut y concrétiser le projet de 24 Logements LSP. Mais, les copropriétaires s'étonnent et se posent la question de savoir pourquoi l'agence a choisi ce moment précis, et plus exactement à quelques jours de la date fixée pour le jugement de cette affaire, pour lancer les travaux. C'est la confusion qui règne, chaque belligérant veut avoir raison en interprétant les textes en vigueur à son profit. Malgré les correspondances adressées aux responsables concernées qui sont restées vaines, aucune mesure n'est venue atténuer ce conflit et apaiser les esprits des citoyens. Au cours d'un entretien avec le chef de daïra, ce dernier nous a déclaré qu'il ne voulait pas revenir sur l'historique de l'affaire, qui est du ressort actuellement de la justice, mais il nous a précisé que l'intervention musclée des services de sécurité se voulait beaucoup plus dissuasive que répressive, car « il faut bien veiller à l'ordre public », a-t-il dit. Enfin les habitants comptent poursuivre leur contestation pacifiquement, jusqu'au jour où ils auront gain de cause.