La manifestation qui accompagne les festivités du centenaire de la Zaouia Alawwya de Mostaganem qui se déroulent depuis le samedi 24 juillet à travers divers lieux de la ville, tend à donner un cachet populaire à la confrérie dont la fondation remonte au mois de juillet 1909. C'est l'arrière petit fils du cheikh Ahmed Benalioua, et actuel dépositaire de cette voie soufie, Adlène Khaled Bentounès qui a présidé à la cérémonie d'ouverture en deux temps. La première étape a eu lieu au siège de l'APC de Mostaganem où le maire et son conseil municipal ont accueilli dans la sobriété une délégation conduite par le cheikh en personne. Cette halte se voulait d'une portée hautement symbolique, a souligné Khaled Bentounès dans une brève allocution qu'il mettra à profit pour rappeler le rude parcours qui fut le sien mais également celui de son défunt père pour parvenir à se faire admettre comme partenaire à part entière dans la vie de la cité. Il dira sa fierté d'avoir pu réunir, dans sa ville natale, autant de personnalités venues de divers horizons et de diverses cultures. Ce fut ensuite le défilé des délégations au stade olympique de Mostaganem. Là, les organisateurs ont procédé par tableaux successifs, illustrant le parcours de la caravane de l'espoir qui a traversé l'Algérie. Un parcours qu'ils ont mis en parallèle avec celui effectué à travers l'Europe et une partie du Maghreb, par les jeunes scouts musulmans de France. Ces derniers étaient également porteurs d'un message de paix et d'amitié, que symbolisait cette flamme olympique que les jeunes scouts de Lybie, de Tunisie et d'Algérie se sont transmis dans un stade où les femmes et les jeunes filles occupaient un espace confortable. La charte de l'espoir Le défilé des délégations, avec des oriflammes représentant outre les pays participants, certaines régions de France – comme la Bretagne qui avait droit à l'emblème breton- ou l'association « Une Balle pour la Paix » que soutient Zineddine Zidane, qui après avoir fait le tour de France, sont venus proposer leur charte de l'espoir que des scouts de Lybie, de Tunisie et d'Algérie feront leur, à la grande satisfaction de scouts musulmans de France qui en sont les premiers initiateurs. Tout ceci sous une sublime escorte composée de pas moins de 40 cavaliers, réunis à l'initiative de la fédération de l'équitation traditionnelle de Mostaganem que préside Hadj Khettab. La seconde journée a été entamée avec autant d'enthousiasme par les interventions des premiers conférenciers. Placée sous l'autorité de Djibril Sène, ancien président de l'assemblée nationale du Sénégal, elle verra les interventions d'Ahmed Boucenna de l'université de Sétif, de Noëlle Poncelet des Etats-Unis, qui parlera du rêve chez une tribu d'Amazonie hantée par l'arrivée des compagnies pétrolières, d'Eric Julien qui fera le lien entre l'intelligence et l'art de vivre et de Mohamed Bouchentouf qui axera son intervention sur l'agriculture familiale, la culture vivrière et la sécurité alimentaire. Pendant que Noëlle Poncelet se demandait s'il fallait changer de rêve, Djibril Sène posera l'incontournable question : « Que peuvent faire les Soufis pour que le monde soit plus juste ? »