«L'Europe est prête, si l'Algérie le veut, à servir de point d'ancrage aux réformes et à la transition économique», a déclaré la commissaire européenne chargée des Relations extérieures, Mme Benita Ferrero Waldner. La commissaire européenne aux Relations extérieures effectue à partir d'aujourd'hui une visite officielle de deux jours (du 3 au 4 mars) à Alger. Une visite, qui se fera tambour battant et au pas de charge tellement son agenda semble bien rempli. A son menu, il est prévu des entretiens avec les plus hauts responsable de l'Etat. Mme Ferrero Waldner sera reçue par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Elle rencontrera le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem et s'entretiendra avec M.Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères ainsi que M.Benbada, ministre de la Petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat. Il sera surtout question d'approfondissement du partenariat euro-algérien, si l'on en croit le communiqué parvenu à notre rédaction. L'Union européenne compte apporter un appui conséquent au développement du secteur privé algérien. Le maillon faible de l'économie algérienne étant caractérisé par l'absence d'une économie productive hors du secteur des hydrocarbures. Il est prévu la signature d'une convention du financement d'un programme en faveur des PME. Une enveloppe financière de 40 millions d'euros (environ 3,92 milliards de dinars) sera allouée pour mener à bon port ce projet. L'Union européenne est disposée à montrer ses bonnes intentions et sa solidarité envers l'Algérie afin de mettre en route l'Accord d'association signé en septembre 2005. En visite à Alger au début du mois de février 2008, M.Mandel Son, commissaire européen chargé du Commerce, a mis l'accent sur le retard accusé par l'Algérie en matière de performances économiques. L'Algérie ne semble pas, du moins pour le moment, tirer un grand profit de son historique manne financière provenant essentiellement des exportations en hydrocarbures. 110 milliards de dollars. Une opportunité à ne pas rater pour poser les jalons d'une économie productrice de richesses. L'UE est disposée à donner le coup de pouce nécessaire pour faire aboutir cet inaccessible projet pour l'instant. «L'Algérie est confrontée à des défis importants, et l'Union européenne est prête à lui apporter tout son soutien pour consolider et rendre viables ses réformes dans le cadre de notre Accord d'association. Dans cet esprit, j'évoquerai avec mes interlocuteurs des initiatives communes possibles dans des secteurs d'intérêt mutuel», a confié Mme Benita Ferrero Waldner. Hormis les questions économiques, il sera aussi question de facilitation de l'octroi des visas. A l'instar de certains pays, tels que la Russie et l'Ukraine, l'Union européenne a proposé à ce que l'Algérie accède aux mêmes conditions dont bénéficient ces Etats. Les catégories professionnelles ciblées sont les cadres, les étudiants, les hommes d'affaires... Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères algérien, M.Mourad Medelci, en visite à Bruxelles en novembre 2007, avait «vidé l'abcès» en évoquant les nombreux points de coopération mis au placard. Un «mémorandum d'entente» pour un partenariat stratégique doit être conclu d'ici à la fin de l'année 2008, avait annoncé M.Mourad Medelci. L'Accord d'association qui régit les relations bilatérales entre l'Algérie et l'Union européenne a été signé à Valence, le 21 avril 2002. Il est entré en vigueur depuis le mois de septembre 2005. La mise en application des Accords d'association ont accusé un retard certain. Comment l'UE compte-t-elle le combler? «Grâce au dialogue avec les autorités et à notre présence dans plusieurs domaines moyennant la coopération financière, nous sommes très confiants des défis et des enjeux en Algérie», a déclaré dans une interview au Quotidien d'Oran, Mme Benita Ferrero Waldner. Trois axes prioritaires ont été dégagés pour la coopération entre 2007 et 2010. Ils sont élaborés en cohérence avec les priorités nationales: la réforme économique, celle de la justice et le renforcement des services publics de base. L'enveloppe financière globale s'élève à 220 millions d'euros, dont 55 millions d'euros (5,3 milliards de DA) pour l'année 2008. Les deux parties, l'Algérie et l'UE, comptent mettre les bouchées doubles pour que leur partenariat prenne définitivement son envol.