Poursuivi pour «trafic d'influence» et «perception d'indus cadeaux», il fait partie des 18 prévenus, sur les 24, qui sont poursuivis pour divers délits et dont la détention ne peut excéder les huit mois. Il a été entendu sur sa relation avec Kamel Chikhi, le magnat de l'immobilier et importateur de viande, mais aussi sur le rôle qu'il a joué pour l'aider à ériger une tour de 18 étages en plein centre de Ben Aknoun… Le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d'Alger n'a finalement entendu qu'un seul prévenu sur les quatre devant être interrogés hier dans le cadre de l'affaire des 701 kg de cocaïne. Il s'agit de Jallal Lemhel, fils de l'ancien wali de Relizane, qui aurait joué le rôle d'intermédiaire entre l'ex-maire de Ben Aknoun et Kamel Chikhi, pour permettre à ce dernier de construire une tour de 18 étages contre l'avis de l'administration. Détenu depuis près de six mois, Jallal Lemhel, fils de l'ancien wali de Relizane, était le premier à être entendu hier par le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d'Alger, chargé de la lourde affaire des 701 kg de cocaïne, au cœur de laquelle se trouve Kamel Chikhi, le magnat de l'immobilier et gros importateur de viande. Poursuivi pour «trafic d'influence» et «perception d'indus cadeaux», il fait partie des 18 prévenus, sur les 24, qui sont poursuivis pour des délits, et dont la détention ne peut excéder les huit mois. Ce qui oblige le juge à achever l'enquête judiciaire avant l'expiration des délais. Dès la matinée, il était le premier à être ramené d'El Harrach, où il est incarcéré, pour être entendu sur sa relation avec Kamel Chikhi, mais aussi sur le rôle qu'il a joué pour l'aider à ériger une tour de 18 étages en plein centre de Ben Aknoun, alors que le terrain ne pouvait servir pour une telle construction. Le même prévenu avait, lors de ses précédentes auditions, cité Hamza Zoukh, fils du wali d'Alger, mais aussi d'autres hauts cadres de l'Etat, dont un ministre en fonction. Pour l'instant, seul Hamza Zoukh a été auditionné à plusieurs reprises par le juge d'instruction, qui devra confronter, incessamment, Abdelkader Benzahra, chauffeur personnel de l'ex-patron de la police, à l'un des fils de ce dernier, Chafik Hamel, inculpé dans le cadre de cette affaire. Il y a quelques jours, à la suite d'une instruction du juge, la banque a bloqué une de ses opérations d'importation de lait en poudre destiné à la vente en l'état, alors que tous les comptes de ses sociétés et de celles de ses deux frères ont été gelés. La même décision a frappé la majorité des chantiers de Kamel Chikhi et ses nombreuses sociétés ou celles appartenant à ses frères. Visiblement, le magistrat instructeur semble accélérer la cadence de l'enquête judiciaire pour terminer les auditions des 18 prévenus, poursuivis pour des délits de «corruption», «perception d'indus cadeaux» et «trafic d'influence», avant l'expiration du délai de 8 mois de détention imparti par la loi. Pour ce qui est des 6 accusés poursuivis pour, entre autres, le «crime de trafic international de drogue», le magistrat n'en est qu'au début des investigations, malgré le retour des commissions rogatoires délivrées à l'Espagne et au Brésil.