L'Espagnol, Alberto Contador, a remporté son second Tour de France, l'Américain Lance Armstrong, est monté sur la troisième marche du podium, leur équipe, Astana, a écrasé la Grande Boucle. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ? Pas si évident qu'on pourrait le penser en faisant une lecture au premier degré de ces résultats. Des résultats prévus dès le départ de Monaco et ce, même si Armstrong a rêvé d'une autre marche du podium, de préférence la plus haute, celle d'où l'on a tout le monde à ses pieds. Pour le toujours aussi sulfureux américain, comme pour tous les prétendants à la victoire finale, il est loin de la coupe aux lèvres. Contador n'a eu besoin que de 5500 mètres , dans la montée du Verbier, pour remporter « son » Tour. 5500m seulement pour vaincre à Paris, en 21 étapes, le rapport qualité- prix dépasse l'imagination. Maintenant que les lampions se sont éteints, que chacun est rentré chez soi, les langues commencent à se délier. C'est ainsi que Contador nous apprend qu'il n'a « jamais admiré Armstrong et qu'il ne l'admirera jamais ». Le ras-le-bol du champion, quelque peu mis à l'écart dans sa propre équipe, celle d'Astana, éclate à la face de tous. Armstrong, qui n'a jamais laissé personne lui marcher sur les pieds, riposte au quart de tour : « Contador devrait cesser ces bêtises et remercier son équipe. » Bref, le courant n'est jamais passé entre les deux hommes et il ne passera jamais. Preuve en est, la décision de l'Américain de lancer, l'an prochain, une nouvelle équipe basée au Texas, avec des équipiers totalement à sa dévotion. Il veut revenir sur le Tour en 2010 et ce ne sera pas pour faire du tourisme. Conscients des enjeux futurs, les patrons du vainqueur 2009 veulent le garder pour damer le pion à l'insolent « cow- boy » qui veut tirer toute la couverture à lui. Armstrong prépare sa reconversion dans le domaine politique. Il a besoin de l'extraordinaire impact du Tour sur les foules pour engranger le maximum de voix chez lui, le moment voulu. Lui qui veut gouverner un jour le Texas, comme un sheriff des temps modernes, ne lésinera sur aucun moyen pour atteindre son but. Et ce n'est pas Contador ou quelqu'un d'autre qui l'empêchera d'aller où il veut aller. Le Tour n'est qu'une rampe de lancement pour quelqu'un d'aussi ambitieux. Mais, un grain de sable peut enrayer la machine la plus sophistiquée qui soit au monde. Ce grain de sable, c'est le dopage. On parle déjà de « produits interdits découverts dans les poubelles de certaines équipes du Tour de France ». La rumeur n'est pas si anodine. Il n'y a pas eu de contrôle positif cette année sur la course . C'est trop beau pour y croire. Que tout le peloton ait marché à l'eau claire, nous laisse sceptiques. Pour le moment, que l'Espagne fête son champion. Et, quant à nous, attendons les « vrais » résultats, ceux des contrôles anti-dopage. Si tricheurs il y a, ils finiront par être démasqués. Dans un mois, dans un an, patience.