Des représentants des archs, représentant le conseil de la daïra de Ouacif et la coordination communale d'Ath Zmenzer (Tizi Ouzou), ont appelé, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège d'El Watan, à l'unité des rangs du mouvement citoyen. Désavouant la tenue du dialogue avec le chef du gouvernement, dans le contexte actuel, les conférenciers ont estimé que le groupe dirigé par Belaïd Abrika a fait preuve de « précipitation » en acceptant l'offre de dialogue du pouvoir. « C'est une autre tentative d'amadouer le mouvement citoyen en perspective de prochains rendez-vous politiques, notamment l'amnistie », a indiqué Idir Aït Maâmar. « C'est un marchandage politique », a-t-il ajouté. Il estime que les dialoguistes ne sont pas, actuellement, en mesure d'arracher des acquis. « Le rapport de force est en faveur du pouvoir depuis le 8 avril 2004. Quand on décide d'aller à des négociations, il faut avoir des atouts de son côté. Or le mouvement citoyen ne les a pas en ce moment », a estimé M. Aït Maâmar, précisant que les dialoguistes seront amenés à faire des concessions importantes. Dans la forme, les représentants de Ouacif et d'Ath Zmenzer ont reproché au groupe de Belaïd Abrika de s'être détaché des forces politiques représentatives de la région, citant le FFS et le RCD. Dans le fond, ils considèrent que la plate-forme d'El Kseur reflète « une position politique et idéologique » qui ne peut que se heurter à « la chape de plomb qui s'abat sur l'Algérie, où on continue de brimer », soulignant que le pouvoir n'a fait montre d'aucun signe de bonne volonté jusqu'à présent. L'engagement du gouvernement à la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur dans « le cadre de la Constitution et des lois de la République » est, selon eux, révélateur quant à « la duplicité » du pouvoir. « Veut-on nous faire croire que la plate-forme d'El Kseur est soluble dans la Constitution et les lois de la République ? Auquel cas, les ''dialoguistes'' doivent expliquer à la population que la plate-forme d'El Kseur est une somme de revendications qui ne remet pas en cause les fondements idéologiques, politiques et identitaires du régime en place contrairement aux discours tenus depuis toujours », ont-ils poursuivi. La solution réside, selon eux, dans la constitution d'un front démocratique en créant une alliance entre le mouvement citoyen et les partis politiques de même obédience.