Quelle est votre lecture de la décision de supprimer les crédits à la consommation et quelle signification lui donnez-vous ? S'il faut comprendre par particuliers les ménages (et c'est à mon avis de cela qu'il s'agit) et que la mesure se veut un moyen de lutte contre le surendettement des ménages, qui commence effectivement à poser des problèmes de remboursement, la mesure reste excessive. Mais il me semble que ce qui est fondamentalement visé c'est le développement exponentiel des ventes de véhicules importés depuis l'introduction du crédit à la consommation. Il est vrai que l'importation de véhicules coûte cher à l'économie nationale. Mais l'interdiction faite aux banques d'accorder des crédits aux particuliers est une solution qui s'avère être pire que le problème. Quels seront les impacts d'une telle mesure sur la population ? Il s'agit encore là d'une décision qui rend encore plus opaque la visibilité de la politique économique à long terme de l'Algérie. Déjà que la dernière décision d'Ahmed Ouyahia, rendant obligatoire la participation majoritaire d'Algériens dans tout investissement étranger, avait jeté un froid qui dure encore aujourd'hui et semble avoir refroidi les quelques velléités d'investir en Algérie. Par ailleurs, les crédits aux ménages concernent aussi des produits fabriqués par des industriels nationaux qui vendent à crédit et qui sont de plus nombreux à adopter la formule et auxquels cette mesure va coûter très cher. C'est donc une mesure totalement contre-productive. L'Etat a pour mission d'encadrer par une réglementation adéquate l'octroi de crédits aux ménages, mais pas à l'interdire.