Sur le marché du crédit à la consommation évalué à 250 milliards, 230 milliards de dinars ont été accordés aux particuliers dont 110 milliards sont des crédits immobiliers. 100 milliards de dinars concernent les crédits pour les autres besoins de consommation notamment les véhicules. Selon Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), plus de 60% des crédits à la consommation accordés par les banques sont destinés à l'immobilier. «Sur le marché du crédit à la consommation évalué à 250 milliards sur 2 600 milliards de dinars, vous avez un grand chapitre consacré aux crédits immobiliers. 110 milliards de dinars sur ces 250 milliards de dinars sont des crédits immobiliers», a-t-il indiqué, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Pour ce banquier, le crédit destiné à l'immobilier est un crédit sain puisque «quand le crédit immobilier marche, c'est toute l'industrie de l'immobilier qui marche. Nous avons donc de l'emploi et de la valeur ajoutée... c'est un crédit qui tire de la croissance et c'est un levain économique», estime M. Benkhalfa. A cet effet, et «parce que le crédit immobilier» contribue aussi au règlement d'un problème social, qui est la crise de logement, «nous continuons dans cette voie», a-t-il encore affirmé. L'invité de la Chaîne III a souligné également que les autres crédits à la consommation accordés par les banques aux particuliers passent par le véhicule, le réfrigérateur, les études, et «sont estimés à environ 100 milliards de dinars». Cependant, pour éviter un éventuel surendettement des ménages, trois mesures sont actuellement utilisées par les banques, à savoir un engagement signé par les emprunteurs sur les crédits qu'ils ont déjà contractés, une limite entre 30 et 35% des revenus et un recouvrement très approximé. «Bientôt les emprunteurs seront avisés par SMS puisqu'ils doivent payer et parce que certains oublient», a annoncé M. Benkhalfa tout en déclarant que 10% seulement des engagements des banques sont des engagements aux crédits de consommation. Interrogé sur les saisies de garanties et de biens hypothéqués par les emprunteurs particuliers, le banquier répondra : «Elles sont un élément normal dans la gestion de crédit. Mais c'est l'ultime recours. Actuellement, les banques algériennes n'y ont recouru qu'avec beaucoup de précautions même si la loi le permettait. Dans les crédits à la consommation des particuliers, il y a beaucoup de crédits à l'immobilier donc il y a beaucoup d'hypothèques. Et quand le contentieux arrivera, il y a des précautions à prendre parce que l'argent investi n'est pas l'argent des banques, mais celui des épargnants. On veille à la sécurité des épargnants». Un outil d'alerte contre le surendettement l Une centrale à risques interbancaire se mettra en place au début de l'année prochaine pour prévenir les surendettements, a annoncé, ce matin, M. Benkhalfa. Cet instrument de contrôle donnera des éclairages aux banques. Selon lui, la centrale des risques consiste à donner à chaque emprunteur un numéro unique bancaire et, «à partir de ce numéro, on repère tous les engagements qu'il a pris et le stock de crédit contracté». Ainsi, toutes les banques «sauront en line quel est le niveau d'endettement qui reste à l'emprunteur. Et s'il faut ou non continuer à lui accorder des crédits», a précisé M. Benkhalfa. La centrale contiendra également la liste noire où figureront des clients qui ont un endettement excessif et qui n'ont pas payé et font l'objet «d'interdit de prêt».