Cet organisme a pour objectif de permettre à la Banque de contrôler les seuils d'endettement des 700 000 ménages algériens détenteurs de crédits à la consommation. Il s'agit d'éviter la spirale infernale vécue par les citoyens d'autres pays dont les Etats-Unis. Intervenant ce dimanche matin sur les ondes de la Chaîne III, le délégué général de l'Abef (Association des banques et établissements financiers) a déclaré que la BA sera désormais en mesure de cerner tout débordement des crédits destinés aux particuliers qui sont au nombre de 700 000. Il a fait savoir que l'organisme que la BA s'apprête à mettre en branle aura pour mission d'alerter les ménages qui dépasseraient les seuils recommandés. A ceux-ci , l'intervenant fait savoir que le crédit est un «complément du pouvoir d'achat» et non pas un nouveau pouvoir d'achat. «Il faut que leur crédit leur permette d'étaler seulement leurs dépenses dans le temps et non pas de créer un deuxième pouvoir d'achat artificiel», a-t-il dit. «Et c'est en cela que se situe l'engrenage dans lequel se sont retrouvés d'autres pays». Selon lui, le crédit au particulier destiné à la consommation «est un segment naissant». Il révèle que les crédits aux particuliers représentent à peine 8 à 10% des portefeuilles : soit environ 210 milliards sur 2 300 milliards de dinars d'engagements et de crédits à l'économie et aux entreprises. «Nous sommes sur un marché en émergence qui reflète une extension de la société mais le crédit aux particuliers est un crédit qui nécessite une maîtrise parfaite du budget familial». Les crédits aux particuliers constituent, selon Benkhalfa, «un ferment du développement». Il note que le crédit aux particuliers lorsqu'il est rattaché à des productions ou à des investissements dans un pays donné, «nous fait entrer dans un cercle vertueux parce qu'avec la demande qui se développe c'est tout le marché qui se développe». «Ce n'est que lorsque ce crédit est insuffisamment maîtrisé qu'il se transforme en un cercle vicieux», a-t-il observé tout en assurant que nous n'en sommes pas là d'autant que les taux d'impayés sont encore faibles. «Mais nous devons déjà anticiper le spectre du surendettement», a encore déclaré le premier responsable de l'Abef. Sur la question de l'anticipation du surendettement, celle-ci incombe tout particulièrement aux emprunteurs, selon Benkhalfa qui préconise que la culture de l'endettement doit être maîtrisée, idem concernant le budget familial. «Les banques attirent l'attention de leurs clients sur le fait qu'un crédit à la consommation (ou particulier) ne doit jamais neutraliser plus de 40% du revenu». «Aujourd'hui, les clients qui s'endettent sont obligés de déclarer leurs crédits, et progressivement cette culture de l'endettement doit se propager», a encore ajouté Benkhalfa qui souligne que la Banque centrale sera en mesure dès l'année prochaine, de vérifier «à tout moment» le niveau d'endettement d'un ménage ou d'un particulier, et donc d'aider les emprunteurs «à ne pas rentrer dans un cercle de surendettement», a-t-il conclu.