L'initiative Desertec, ou Desertec Industrial Initiative (DII), qui ambitionne de produire de l'électricité à partir des énergies renouvelables dans les déserts d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, tiendra sa première conférence annuelle les 26 et 27 octobre à Barcelone. Elle sera ouverte par Günter Oettinger, commissaire européen à l'énergie. Issad Rebrab, PDG de Cevital, interviendra lors de cette rencontre. «L'intégration des marchés de l'énergie est considérée comme l'un des éléments déterminants d'une future coopération énergétique dans le Bassin méditerranéen et entre l'Europe et l'Afrique du Nord», estiment les initiateurs dans un communiqué. Les possibilités de production d'électricité dans les régions désertiques, les exigences au niveau des réseaux électriques de demain et les questions du financement seront également au cœur des discussions. Les perspectives d'évolution socioéconomiques pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ainsi que la création d'un cadre réglementaire approprié et d'outils visant à promouvoir l'électricité du désert feront également l'objet d'un débat à la conférence annuelle de DII. «Notre objectif est d'établir un pont entre l'Afrique et l'Europe au moyen des énergies renouvelables. C'est pourquoi notre conférence réunira des représentants de toutes les parties importantes intéressées par le concept Desertec. Cet événement constituera le forum idéal pour ouvrir un dialogue enrichissant et tourné vers l'avenir entre l'Europe, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord. Nous débattrons ensemble des enjeux politiques et économiques de l'électricité solaire et éolienne dans le désert et nous aborderons, notamment, la question cruciale de savoir comment commercialiser à l'avenir cette forme d'électricité à coût compétitif», a affirmé Paul Van Son, PDG de la DII. Fondée en juillet 2009, la DII compte17 actionnaires et 25 partenaires associés. Le 30 octobre 2009, la DII a été légalement fondée sous forme de GmbH (SARL) régie par le droit allemand. «Cette initiative industrielle internationale démontre que les acteurs économiques sont prêts à accélérer le passage aux énergies renouvelables, à amorcer un développement durable et à dégager de nouveaux potentiels commerciaux», soutiennent ses promoteurs. Et l'Algérie ? A noter qu'historiquement, l'idée de ce projet est algérienne. Le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, avait rappelé au début du mois en cours à Montréal, lors du Congrès mondial de l'énergie que «Desertec avait été évoqué par l'Algérie en 1993 à Tunis, lors de la conférence sur le développement et le fonctionnement des grands réseaux interconnectés». Selon l'APS, M. Bouterfa a aussi signalé que le projet, qui «est au début de sa phase de séduction, rallie des supporters, mais connaît également des détracteurs». En juin dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, déclarait que «l'Algérie étudiait l'offre germanique» en affirmant que l'Algérie compte donner naissance à un projet plus important que celui de Desertec. Les réserves de l'Algérie sur le projet européen concernent la souveraineté sur ses installations de propriété étrangère qui seront implantées sur le territoire algérien ainsi que la durée de réalisation du projet, qui est jugée longue. Ce projet intéresse le groupe agroalimentaire algérien Cevital. En juillet 2009, le président du directoire de Cevital, Malik Rebrab, avait affirmé qu'«il est temps que chacun s'implique dans la protection du climat afin que les futures générations disposent des mêmes conditions de vie que nous». C'est la raison pour laquelle, a-t-il ajouté, «nous croyons que cette initiative peut donner beaucoup de nouvelles impulsions à la région Eumena».