La cité Pépinière de Blida vit au rythme de l'insécurité depuis une dizaine d'années. Vols, agressions, consommation et commercialisation de drogue demeurent de graves fléaux parmi tant d'autres, qui font le quotidien de cette cité. Une bande de malfaiteurs, composée essentiellement de récidivistes continuent d'y imposer sa loi, créant ainsi un climat d'insécurité et une véritable terreur au sein des riverains, où couteaux et épées font la loi de la jungle. La plupart de ces malfaiteurs habitent au niveau de la cité dite du 13 Mai, non loin du cimetière des chouhada. « Nous n'avons même pas le droit de partir en vacances par crainte d'être dérobés. Nos jeunes filles doivent aussi être accompagnées par un homme de leur famille pour qu'elles ne soient pas agressées. Ce nouveau terrorisme qui date depuis une décennie déjà nous rend la vie infernale. L'on se demande que font les autorités locales pour mettre fin à cette situation dont les acteurs sont bien connus », se demande, avec un air inquiet, un citoyen habitant la cité des 200 logements qui relève de celle du 13 Mai. Les habitants des villas, situées en bas de ces logements, sont les plus touchés par le vol de leurs biens, nous dit-on. Il y a à peine une semaine, une famille habitant ce quartier a été surprise dès son retour chez elle par un cambriolage. « Il y a tout un réseau de malfaiteurs qui écume dans notre cité. Grâce au téléphone portable, le contact est plus facile entre eux et le premier, qui constate qu'une maison est vide, n'hésitera pas à informer ses acolytes pour accomplir le vol », nous informera un autre habitant de la cité Pépinière qui insiste sur le fait que le nombre de cas de vol est très inquiétant : jusqu'à 18 cas par mois. Sur le raccourci menant au Chu Frantz Fanon de Blida, et d'après quelques témoignages, ce sont surtout les pédophiles qui y trouvent leur compte pour s'adonner, en toute quiétude, à leurs vices. Des riverains rencontrés à la cité Pépinière revendiquent l'ouverture en urgence d'un commissariat de proximité au niveau de leur quartier pour mieux sécuriser les lieux. La brigade de gendarmerie, située non loin du quartier en question, demeure souvent accusée de passivité vis-à-vis des graves crimes qui ne cessent de prendre de l'ampleur au niveau de cette cité. Contacté, le chef de la compagnie de la gendarmerie de Ouled Yaïch, chapeautant entre autres la brigade de Blida, nous a fait savoir que la plupart des délinquants responsables de l'insécurité à la cité Pépinière ont été arrêtés par ses éléments, mais relaxés par la suite, demeurant « d'éternels récidivistes ». Il insistera, toutefois, sur la dangerosité de deux éléments (frères) meneurs des groupes de malfaiteurs. Il s'agit, d'après lui, de deux malfrats connus partout dans les quartiers alentour pour leur caractère trop violent. Selon notre interlocuteur, ces deux « criminels » demeurent toujours en fuite. Leur arrestation et leur mise hors d'état de nuire demeure très attendue par les habitants de la cité Pépinière. D'aucuns se demandent si l'Etat est à ce point incapable de mettre fin aux exactions dangereuses d'une poignée de « voyous », qui d'ailleurs se montrent du doigt. « L'Etat a-t-il peur des badauds ? », se demande, l'air perplexe, un habitant cette cité.