Tout est bien qui finit bien, comme le dit l'adage. La 31e édition du Festival international de Timgad a pris donc fin ce vendredi. La dernière soirée a été réservée à deux genres musicaux, le terroir chaoui et la chanson tunisienne, très appréciée d'ailleurs par les mélomanes algériens. La première partie de la soirée de clôture du festival a vu le chanteur chaoui Abdelhamid Bouzaher ouvrir le bal avec sa troupe folklorique qui manie à merveille l'usage de deux instruments typiques de la chanson chaouie, la guesba et le bendir. Bouzaher, qui tente tant bien que mal de maintenir cet art ancestral dans sa pure tradition sans toutefois réfuter les touches du modernisme afin de l'adapter et de le mettre au diapason des goûts des jeunes d'aujourd'hui, a, honnêteté intellectuelle oblige, entonné Aïn El Kerma du géant de la chanson aurésienne, Aïssa Djarmouni, puis a enchaîné avec sa célèbre chanson Hzamek lhaqly qui a suscité l'engagement du public. Ce dernier chantait en chœur et dansait joyeusement sur les gradins de l'antique théâtre. Accompagné par la guesba et le bendir, Bouzaher, qui ajoutait aussi une touche chorégraphique indispensable à la chanson chaouie, a quand même fait vibrer la foule et surtout les nostalgiques. Le chanteur, digne représentant de ce genre musical qui fait la richesse de la chanson algérienne, n'a pas démérité. Le dernier chanteur à fouler les planches de la scène a été le Tunisien Saber Rebaï, attendu avec impatience quand on sait sa célébrité dans le monde arabe et le présence de la chanson tunisienne et son succès depuis toujours auprès du public algérien ! Le chanteur tunisien a fait une entrée remarquée par sa chanson succès Barcha du terroir tunisien, qui chante l'amour, la romance ; les spectateurs transportés et bercés par sa voix douce et la légèreté musicale où le son de la derbouka émergeait, créant le rythme, le son et le ton ensorcelants, répétaient à tue-tête après lui et dansaient allégrement, alors que des femmes lançaient des youyous stridents de joie et de gaîté ! Puis le chanteur a interprété d'autres chansons orientales, telles que Albi Yougaâni, Aâ Tail, Rohti alaya, avant de reprendre magistralement la chanson qui a fait sa notoriété (l'art tunisien) en faisant montre d'une agilité et d'une aisance dont seules les stars possèdent le secret. Les succès Ya Hlaoua, Delini et surtout Meziana, où lyrisme et romance se côtoient, ont fini par convaincre le public de Timgad de l'immense talent de ce chanteur qui a donc eu le privilège de clore ce festival en reprenant sa célèbre chanson Barcha, exigée cette fois par ses fans. Timgad a donc fait un au revoir à ses fidèles en leur donnant rendez-vous pour l'année prochaine. Espérons que des enseignements seront tirés de cette édition pour éventuellement apporter des correctifs et œuvrer pour l'organisation du prochain festival dans de meilleures conditions… Au revoir et à l'année prochaine.