Fin d'une ère ou début d'une autre ? L'UGTA s'est définitivement inclinée devant l'avant-projet de loi relatif aux hydrocarbures. Sans changement notable par rapport à l'ancienne mouture rejetée énergiquement, faut-il le rappeler, par l'UGTA, le nouveau texte de loi est fortement applaudi par le partenaire social. Les trois jours de réflexion que s'est accordés la centrale syndicale pour émettre ses dernières observations n'ont servi finalement qu'à corroborer les déclarations de Abdelmadjid Sidi Saïd à sa sortie, samedi dernier, de la minibipartite avec le chef du gouvernement. Le secrétaire général de l'UGTA avait déclaré que l'avant-projet de loi s'acheminait vers un « consensus ». Des propositions ont été faites par le partenaire social lors de la rencontre du 5 janvier dernier. Ainsi, la hache de guerre est définitivement enterrée. Se félicitant de la concertation à laquelle a été conviée l'UGTA, il a tenu à souligner d'emblée les sept engagements du gouvernement dans une missive adressée hier à Ahmed Ouyahia. Autrement dit, la centrale syndicale a eu, en contrepartie de son accord, la garantie du gouvernement que ce texte de loi « ne vise, ni à présent ni à l'avenir, l'ouverture du capital de Sonatrach, ni totalement ni partiellement ». Le capital de Sonatrach, précise-t-on, est détenu à 100% par l'Etat. Il est indiqué dans la missive envoyée au chef de l'Exécutif que le texte « ne porte nullement atteinte (...) aux emplois des travailleurs de Sonatrach et de ses filiales ni à leurs droits et acquis sociaux ». Le vieux syndicat a justifié également son « acceptation » de cet avant-projet de loi, qui avait fait l'objet d'une polémique sans égale durant trois ans, par l'assurance du gouvernement que ce texte « ne vise nullement à remettre en cause la propriété de l'Etat sur les gisements ni porter atteinte au patrimoine actuel détenu par Sonatrach, qu'il s'agisse des puits, périmètres, canalisations ou autres ». Ainsi l'organisation de Sidi Saïd est convaincue que l'objectif de ce texte de loi n'est autre que d'accroître les ressources des hydrocarbures au profit de la nation. Cela sans omettre de noter au passage, selon les termes de la missive, que la nouvelle loi incitera « le développement de l'industrie en Algérie autour des hydrocarbures ». Dans la même lettre, il est précisé que « les prix des produits énergétiques qui seront mis en place à l'avenir sur le marché national se feront graduellement et en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens, avec, le cas échéant, des subventions publiques directes de la part de l'Etat en direction des opérateurs économiques du secteur ». L'UGTA s'est dite certaine que l'aboutissement institutionnel de ce texte de loi « contribuera à l'amélioration des performances de l'économie nationale et du bien-être social du citoyen ». Mais y a-t-il une garantie que le gouvernement tiendra ses engagements ? « Notre garantie est la confiance UGTA-gouvernement », avait déclaré, samedi dernier, Sidi Saïd.