Dans les quelques jours à venir, l'enfant chéri du malouf local éditera un nouveau CD. Un recueil de malouf assez léger, saison estivale oblige. Les mélomanes, et même les fêtards, auront donc à apprécier, non sans un brin de nostalgie, quelques morceaux. « Sania ouel bir » un pur délice, Laachik (l'amoureux), Ya hlili, Ratteb fi dendame… sont là quelques titres que Fatah chantera avec brio. Sa voix chaude, porteuse et très harmonieuse dans le genre malouf, donnera certainement à ces chants, longtemps inscrits dans le répertoire malouf, un nouveau souffle, voire même une nouvelle consonance. Fatah, avec sa bonhomie légendaire et son air d'authentique Skikdi, reste très modeste en dépit de ses titres de noblesse qu'il a acquis il y a des années. Localement, il est devenu un must que se disputent les familles skikdies lors des fêtes. D'une présence remarquable, toujours bienveillant, il est devenu l'une des valeurs sûres de la culture locale. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'il a été retenu pour faire partie de l'orchestre national de musique andalouse et aussi comme soliste de l'orchestre régional de Constantine sous la houlette du maître Guerbas. Il vient juste de parachever une tournée qui l'a conduit en France, au Maroc et en Syrie. Il a même étonné les puristes constantinois quand, en 2003, il avait raflé le premier prix en hawzi et mahjouz lors de l'hommage fait au Cheikh Omar Chkalab. En dépit de ces honneurs « l'honneur est pour ma ville », se plaît-il à dire, Fatah garde la tête bien sur les épaules, comme tout grand qui se respecte. « L'été j'anime avec ma troupe des fêtes familiales à Skikda, à Souk Ahras, Constantine, Annaba et même à Alger », dit-il. Accompagné et très soutenu par Abdallah, un virtuose de la mandoline, Fatah poursuit son chemin sans trop de chichi. Sans tintamarre. Allez, et une « Ma imoutech khali » fi khatar Fatah !