Avec l'exportation des fruits et légumes de qualité - fortement concurrentiels de par leurs propriétés organoleptiques et leur précocité - l'agriculture algérienne pourra enfin rentabiliser ses énormes potentialités. Faisant suite à la constitution de la Sarl Latal (Logistique Affrètement et Transport d'Algérie), une société de droit algérien dont le siège est à Oran, les représentants des cinq entreprises languedociennes qui composent cette société viennent d'effectuer une visite de prospection à Mostaganem. Une virée dans les champs qui n'était pas au programme initial. Car c'est à l'initiative d'un groupe d'opérateurs totalement impliqués dans la production de légumes primeurs à destination du marché européen que les représentants de Latal feront le déplacement. Les sites visités sont constitués de parcelles de culture de courgettes et de haricots qui viennent tout juste de rentrer en production. Implantées sur les terres de Benabdelmalek Ramdane et de Aïn Tedlès, les cultures protégées ont parfaitement résisté au froid glacial et aux chutes de neige qui se sont exceptionnellement abattues sur la région. En raison de la proximité de la mer, les cultures sous tunnels de Benabdelmalek Ramdane feront preuve d'une étonnante vigueur qui augure d'une précieuse précocité. Ce qui a fortement impressionné les opérateurs français qui ont également visité la toute nouvelle station de conditionnement où l'on vient d'effectuer les premières opérations de calibrage et d'emballage en cagettes de 7 kg. Equipée d'une chambre froide de 60 m3, l'unité est appelée à entamer rapidement les premières opérations d'exportation. Mise en place d'une plate-forme logistique. Sur place, les visiteurs n'ont pas manqué de prodiguer quelques précieux conseils à leurs hôtes. L'intérêt porté à cette expérience par les opérateurs français s'explique par leur souci de mettre en place une plate-forme logistique afin de permettre aux producteurs oranais de fruits et légumes de disposer d'un outil jusque-là inconnu dans nos contrées (voir El Watan du 7/02/05). En effet, grâce à ses infrastructures dotées notamment de moyens de transport sous froid, de chaînes de conditionnement et d'un réseau de collecte, cette entreprise projette d'offrir aux fruits et légumes algériens de pénétrer aisément le marché européen. Mieux appréhender l'adhésion à l'OMC C'est ainsi que cette mission de prospection n'est que le prélude à d'autres rencontres avec les opérateurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Car, si jusque-là les exportations de produits agricoles n'ont cessé de péricliter, l'arrivée de nouveaux opérateurs, possédant un indéniable savoir-faire et maîtrisant tous les rouages des circuits de collecte et de distribution, ne peut qu'aider les fellahs à mieux appréhender l'adhésion à l'OMC. En produisant des fruits et légumes de qualité - au demeurant fortement concurrentiels de par leurs propriétés organoleptiques et leur précocité -, l'agriculture algérienne ne fera que rentabiliser ses énormes potentialités. Un climat doux, comparativement aux froids hivernaux de l'Europe, d'immenses superficies demeurées incultes durant parfois plusieurs décennies, en raison du statut des terres, de l'absence de crédits à l'investissement et de pratiques culturales séculaires. Celles qui ne permettent que des rendements de subsistance qu'autorisent une très faible fertilisation - parce que les engrais chimiques sont trop coûteux et que l'usage du fumier est réservé à l'agriculture intensive - et une faible mécanisation. Des inconvénients qui pourraient très rapidement se transformer en formidables avantages en vue d'une agriculture biologique autrement plus compétitive. Reste à organiser tout ce management en procédant d'abord à une rigoureuse sélection des partenaires. A l'image de ceux qui viennent d'organiser la visite de ces parcelles jadis en jachère d'où partiront les premières palettes de courgettes et de haricots. En attendant le melon, la pastèque, la tomate, l'endive, les agrumes et les olives qui faisaient la fierté et la prospérité de la région.