Quelque 50 000 personnes, parmi lesquelles figuraient des survivants de la bombe larguée par les Etats-Unis, étaient rassemblées au mémorial dédié aux victimes, en présence du Premier ministre Taro Aso et de représentants d'une soixantaine de pays. A 08h15 (23h15 GMT), moment précis où la première bombe atomique de l'histoire a explosé au-dessus de la ville, les participants à la cérémonie se sont levés et ont prié en silence à la mémoire des dizaines de milliers de victimes, hommes, femmes, enfants, vieillards, déchiquetés par le souffle de la déflagration ou atrocement brûlés par la chaleur et les radiations. Entre le 6 août et le 31 décembre 1945, au total 140 000 morts ont été dénombrés à Hiroshima. Le 9 août, les Etats-Unis ont largué une deuxième bombe sur la ville de Nagasaki, plus au sud, qui a fait 70.000 morts. La température au moment de l'explosion dépassa un million de degrés dans l'hypocentre : dans un diamètre de 280 m , en une seconde la température atteignit 5000° d'où un incendie gigantesque jusqu'à 2 km et plus autour de l'hypocentre. Le souffle lié à une pression extrême (19 tonnes par m2 à 500 mètres de l'hypocentre) a fait écrouler tous les immeubles et a projeté les personnes en l'air : il ne reste que les ruines de quelques bâtiments construits en béton armé, les maisons étant en bois. Le Japon a accepté la reddition le 15 août et est depuis devenu une nation officiellement pacifiste, ainsi que l'un des plus proches alliés des Etats-Unis. En revanche, le gouvernement américain n'a jamais présenté d'excuses pour les victimes innocentes. Le débat se poursuit entre historiens et hommes politiques pour savoir si les deux attaques atomiques étaient nécessaires pour mettre fin à la guerre ou bien s'il s'agissait surtout de tester un nouvel armement et étudier ses effets sur la population. Selon un sondage rendu public cette semaine par l'université Quinnipiac (Connecticut, nord-est), près des deux-tiers des Américains continuent de penser que les Etats-Unis ont eu raison de recourir à l'arme atomique. Morris Jeppson, 87 ans, l'un des membres de l'équipage du bombardier B-29 qui a largué la bombe sur Hiroshima, a déclaré que même le président de l'époque, Harry Truman ignorait tout des radiations, dans une interview au quotidien japonais Mainichi Shimbun. Il a toutefois estimé que le président Obama partait sur « une mauvaise piste » et que son appel était « naïf ». Il lui a reproché d'attendre que la plupart des vétérans de la Deuxième Guerre Mondiale aient disparu pour dire que les Etats-Unis ont eu tort d'utiliser la bombe atomique. Le souvenir de la dévastation causée par la bombe atomique lâchée il y a 64 ans par l'armée américaine sur la ville japonaise d'Hiroshima à la fin de la deuxième guerre mondiale doit donner un nouvel élan aux efforts pour éliminer les armes nucléaires de la planète, a déclaré jeudi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.