Renouant avec une effervescence peu commune, la classe politique revient, depuis quelques jours, sur le devant de la scène nationale. Plusieurs dossiers sensibles semblent susciter l'emballement des partis, accordant ainsi à ces derniers l'opportunité de faire part de leur position par rapport à telle ou telle question de l'heure. Pour ce week-end, trois formations politiques ont apporté un peu d'huile à la machine partisane. Ainsi, le Parti des travailleurs (PT) demande carrément au gouvernement de retirer l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures pour lequel l'UGTA a donné, pourtant mercredi dernier, son feu vert, Mme Louisa Hanoune affirmant que « les conséquences de ce projet sur le budget de l'Etat sont la perte d'environ 75% de ses recettes ». Sur la question de l'amnistie générale, le mouvement El Islah considère que le projet n'aura pas de sens si l'état d'urgence n'est pas levé, Abdallah Djaballah ne ratant pas, à cette occasion, de considérer que « l'Algérie est riche, mais elle est pauvre de par la politique suivie par ceux qui sont au sérail ». Pour le Mouvement démocratique et social (MDS), la réconciliation nationale devrait se faire « autour des valeurs démocratiques ». L'occasion aussi pour dénoncer « le rouleau compresseur de l'Etat qui fait accepter l'inacceptable ». Cette activité partisane promet, vraisemblablement, de s'inscrire dans la durée si l'on en juge par la régularité des sorties publiques des partis. Il y a une semaine, le ton a été donné par les membres de l'alliance présidentielle. Le Front de libération nationale (FLN), à la faveur de la tenue de son congrès unificateur, s'était promis de soutenir le projet du président Bouteflika en ce qui concerne l'amnistie générale. Le Rassemblement national démocratique (RND), quant à lui, avait affirmé qu'il ignorait le contenu de ce projet, mais fournissait les indices de sa pleine adhésion. Traitant de la question des privatisations des entreprises publiques, le Mouvement de la société de paix (MSP) s'était dit préoccupé par « l'opacité autour de ce dossier ». Il va sans dire que les partis sont sommés d'accompagner les changements en cours au risque de se faire oublier avant la prochaine échéance électorale.