Des habitants de la localité de Mechat, à une dizaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la commune d'El Milia dans la wilaya de Jijel, sont, depuis le 1er janvier dernier, passés à une action extrême pour protester contre le dépôt d'ordures à la décharge sauvage de Asserdoune. Depuis le début de la semaine, ils montent pratiquement la garde à tour de rôle à proximité du lieu, pour empêcher tout déchargement d'ordures. Cette action vise, a-t-on constaté sur les lieux, à empêcher les camions des services de voirie de la commune de procéder au dépôt d'ordures dans cette localité, polluée par les émanations fétides et les fumées. «Nous resterons ici jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée à ce problème qui empoisonne notre vie depuis des années. Par conséquent, nous demandons au maire de tenir les promesses faites par le passé et à travers lesquelles l'ex-wali nous a fixé un délai à la fin 2010 pour transférer cette décharge», tonnent des protestataires. Ces derniers soutiennent qu'ils ont adressé plusieurs requêtes aux responsables concernés, notamment, précisent-ils, au directeur de l'environnement, au wali, ainsi qu'au P/APC, «sans que les cris de détresse ne trouvent un écho favorable». Il va sans dire que la décharge de Asserdoune représente depuis une décennie une source de conflit entre les responsables locaux et les habitants des localités de Tanefdour et de Mechat. Ces derniers ont souvent manifesté leur colère par des actions de protestation qu'ils ont menées sur les routes pour tenter d'attirer l'attention des responsables sur les conditions de pollution extrême dans lesquelles ils vivent. La réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET) dans la localité de Zerzour, à l'est de la ville d'El Milia, dont les travaux tardent, est de nature à mettre un terme à ce problème. Un responsable local auquel nous nous sommes adressé pour lui demander son avis sur ce problème a indiqué qu'une plainte à été déposée auprès du procureur pour amener les protestataires à abandonner les lieux, près de la décharge. Ce conflit risque, cependant, de rendre problématique le ramassage des déchets ménagers dans la ville d'El Milia, qui connaît déjà une prolifération de dépôt d'ordures anarchiques, qui ne cessent de polluer l'espace urbain et sa périphérie.