Le tribunal de première instance d'Aïn Sebai (près de Casablanca) a décidé, dans la nuit de vendredi à samedi, de rendre son verdict le 28 de ce mois dans l'affaire des sept militants des droits de l'homme sahraouis. Le président du tribunal a annoncé cette décision après l'audience des accusés et les plaidoiries de la partie civile et de la défense qui ont duré plus de 10 heures et en présence de peu d'observateurs étrangers (Etats-Unis, Suède, Italie notamment). Les militants sahraouis Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri présents aux audiences du procès ainsi que Mme Degja Lachgar, Yahdih Tarouzi, Rachid Sghir et Saleh Labouihi en liberté provisoire sont accusés d' «atteinte à la sécurité de l'Etat» pour avoir effectué du 26 septembre au 6 octobre 2009, une visite dans les camps de réfugiés sahraouis. Dans leurs réponses aux questions du président, les trois militants ont réaffirmé leur appartenance au Front Polisario et à sa lutte pour l'autodétermination du peuple sahraoui et qu'ils militaient pour l'organisation d'un référendum conformément aux résolutions des Nations unies et à la légalité internationale qui stipulent le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Répondant en premier, Brahim Dehan a, après avoir rappelé son itinéraire de militant marqué par plusieurs arrestations et emprisonnements, il a souligné qu'il s'est effectivement rendu en Algérie, en juillet 2009, pour prendre part à une rencontre de soutien à la cause du peuple sahraoui et dans les camps de réfugiés sahraouis en septembre de la même année, au même titre que les autres militants. Convictions Sur ses deux visites, le président de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme (ASVDH) a déclaré qu'il était fier d'avoir rencontré les dirigeants sahraouis et les responsables des organisations algériennes de soutien aux droits du peuple sahraoui à l'autodétermination ainsi que la presse algérienne qui lui a ouvert ses colonnes. Dans les camps de réfugiés, Brahim Dahan a indiqué que sa visite lui a permis de rencontrer sa famille dont plusieurs sont des dirigeants du Front Polisario et de voir de près le fonctionnement des institutions sahraouies ainsi que l'organisation sociale dans les camps de réfugiés. Brahim Dehan a réitéré, chaque fois, en réponse aux questions du président qu'il défendait, lui et ses camarades, une cause juste conformément au droit international car étant convaincus depuis toujours de sa justesse et dans son cas depuis son enfance passée au Sahara occidental. «Nous ne défendons ni les intérêts de l'Algérie ni d'un tout autre Etat mais une cause avec détermination et conviction», a-t-il martelé. Lui succédant, Ahmed Naceri, secrétaire général du Comité sahraoui des droits de l'homme, membre du conseil de coordination de l'ASVDH a, quant à lui, d'abord raconté les circonstances de leur «kidnapping» à leur retour du Sahara occidental, indiquant qu'ils avaient été menottés et emmenés les yeux bandés dans un endroit inconnu sans aucun respect pour les valeurs humaines. «Nous sommes des militants des droits de l'homme et libres de défendre une cause juste à laquelle nous croyons en notre for intérieur», a-t-il affirmé avant d'ajouter qu'il était prêt à connaître une septième fois la prison pour défendre la légitimité de la lutte du peuple sahraoui.