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" Dans ce pays, personne ne respecte la sauvegarde du patrimoine " Le coup de gueule de Messaouda Benmessaoud. Préhistorienne, spécialiste de l'industrie lithique dans l'Ahaggar
Sur la route nationale qui va de Tamanrasset à Ideles, près du village d'Ifragh, un des très grands monuments funéraires répertorié, dit A a n t e n n e , e s t catastrophiquement arraché de ses roches ainsi que plusieurs autres monuments protohistoriques dans ses environs. En cause : encore l'exploitation anarchique des carrières de pierre par des entreprises pourtant maintes fois averties de ne pas s ' a p p r o c h e r d e s s i t e s archéologiques. Mais dans ce pays, personne ne respecte la sauvegarde du patrimoine. Tout le monde a une part de responsabilité dans cet acte, y compris les agents du Parc national de l'Ahaggar et ses responsables, car dans cet endroit même où se localise le monument, un poste de contrôle se trouve à peu près à 300 m. Il appartient au village d'Ifragh qui, lui aussi, se situe à proximité de l'ensemble des monuments. Aussi, les entrepreneurs en chantier sur cette route pour niveler une nouvelle route nationale allant à Ideles sont les premiers responsables dans cet acte barbare. Et pourtant, on distingue très nettement les monuments du reste des roches naturelles. Mais la valeur de ces monuments qui datent de plusieurs siècles –durée pendant laquelle ils sont restés intacts - ne vaut rien devant les dinars que vont rapporter ce projet ! Personne n'est contre la construction des routes qui facilitent la vie des habitants des villages éloignés, mais le patrimoine doit être respecté et préservé. Le désert est tellement immense qu'il est possible d'éviter ce genre de dégradation. Il faut aussi que les autorités locales prennent l e u r r e s p o n s a b i l i t é e t contrôlent les projets à l'extérieur du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. ■