«Le leader du régime doit laisser la place à un conseil présidentiel composé de trois personnes et un gouvernement d'union nationale. Ce gouvernement doit être composé d'experts crédibles», estime le prix Nobel de la paix dans un entretien au quotidien autrichien die Presse. L'ancien directeur général de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) décrit ensuite la marche à suivre : «Après une période transitoire d'un an, des élections libres et démocratiques devront être organisées. Une Constitution transitoire doit aussi être rédigée pendant ces douze mois.» «Les gens dans la rue ont les mêmes sentiments envers Souleimane qu'envers Moubarak. Souleimane n'est que le reflet de Moubarak», relève M. El Baradei, qui a assuré ne pas avoir été associé aux récentes discussions entre pouvoir et opposition. L'opposant de 58 ans, qui s'est dit prêt à briguer la présidence, estime que l'armée doit jouer un «rôle central» dans la transition pour protéger «une démocratie naissante». «Mais soyons clairs : le rôle de l'armée est de protéger l'Etat, pas de le diriger», assène M. El Baradei, invitant l'armée à se battre «aux côtés de la population».