Sous une pluie fine, un groupe d'étudiantes de l'université de Tamda, attend le transport universitaire depuis prés d'une heure pour se rendre à Tizi Ouzou. Depuis quelque temps, la l'insécurité est le sujet qui domine les discutions entre étudiants au pôle universitaire de Tamda, à une dizaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Aux agressions verbales et physiques, intrusion des extras universitaires dans les cités, s'ajoutent les problèmes socio pédagogiques. «Nous ne nous sentons pas en sécurité dans l'enceinte et à l'extérieur du campus et pas plus à l'intérieur des résidences et aux alentour», dit Hassiba, une étudiante en sciences humaines, accostée sur le quai de l'arrêt de bus. «En dépit de l'isolement de notre cité, aucune structure de sécurité n'est mise en place. Nous sommes constamment exposés aux risques d'agressions par des énergumènes qui viennent en voiture ou à pied». Dans son récit, Hassiba n'omit pas de rappeler : «Plusieurs étudiantes ont été agressées au début du mois en cours, par une bande de voyous sur la route qui mène à la résidence universitaire». «C'est terrible», commente une autre étudiante, balayant des yeux le vaste pâturage qui entour la cité. La semaine dernière, des extras universitaires se sont introduits à la cité des filles par un petit mur qui fait office de clôture. Capturés par les agents de sécurité internes, les malfrats ont été remis aux services de la gendarmerie. Les deux résidences universitaires de Tamda ont été livrées dans la précipitation. Contre l'insécurité qui prévaut à Tamda, mais aussi dans les résidences universitaires de Oued Aissi et Boukhalfa, les étudiants ne sont pas restés les bras croisés. Ces derniers ont interpellé les autorités locales en organisant des marches pour crier leur ras-le bol. La dernière manifestation en date, est celle des étudiants de Tamda qui a abouti à une promesse du wali. Lors d'une rencontre qui a réuni le secrétaire général de la wilaya et les représentants des comités estudiantins, une décision a été prise pour l'implantation d'une structure de sûreté urbaine de proximité. Et ce, en attendant la mise en service du nouveau commissariat de police de Boukhalfa, où il ne se passe pas un jour sans que des agressions ne soient signalées. Le projet de construction de deux autres résidences sur le même site s'éternise. «Le nombre croissant de nouveaux bacheliers a mis la pression sur les responsables. Ils ont livré une structure toujours en chantier, sans penser à sécuriser les lieux», dit un étudiant. Ce n'est pas tout. Les cités ne sont pas équipées d'ambulances. Houda, une étudiante en architecture, explique : «Les malades sont transportées au CHU de Tizi Ouzou qui se trouve à 20 Km d'ici. Les filles passent généralement la nuit à l'hôpital ; les ambulanciers ne prennent pas le risque de revenir ici, dans ce no man land, le soir. Il n'y a aucun centre de santé à proximité. Pourtant, les quartiers entiers sont érigés ici ! C'est pour vous dire qu'il n'y pas que le souci sécuritaire» La capacité d'accueil des résidences devra atteindre 11 000 lits, mais seulement 2000 lits ont été réceptionnés. Trois autres blocs de capacité variable sont en cours de réalisation, mais accuse un flagrant retard. Les étudiants sont confrontés à d'autres ennuis, comme le transport. Un étudiant rencontré dans l'enceinte confie : «Le problème de l'insécurité se pose avec acuité, certes, mais il n'y a pas que ça ! Nous manquons de transport. Sachez que je dépense parfois plus de 100 DA par jour pour rejoindre la fac depuis Abizar (Timizart)». Et d'ajouter : «Et ne vous fiez pas à ce que vous voyez ici, tous ces bus stationnés. Nous trouvons énormément de difficultés à rejoindre l'institut et nos cités à Tizi Ouzou.» Depuis l'année dernière, les responsables des œuvres universitaires ont renforcé la flotte de transport pour répondre aux besoins des étudiants. Mais, ceux-ci trouvent que la plupart des bus sont vétustes et tombent souvent en panne, d'où l'irrégularité du service.