Mais les militants de la CNCD ont été repoussés et malmenés par des jeunes «pro-Bouteflika» qui sont entrés en action dès la matinée. Le P/APC d'El Madania, d'obédience FLN, était également présent, hier, à côté des manifestants pro-Bouteflika qui scandaient des slogans contre Saïd Sadi avant même son arrivée. A 9h30, la placette d'El Madania grouillait de monde. L'espace était partagé entre les habitants curieux, les militants de la CNCD, les agents de police et des jeunes qui se disent «habitants d'El Madania» et qui sont venus spécialement pour empêcher la marche de la CNCD. Au moment où ces jeunes scandaient des slogans portant sur leur attachement à Bouteflika, le représentant des victimes d'El Khalifa Bank apparaît. Il expliquait à ces jeunes que Bouteflika n'a pas tenu ses engagements. Un jeune qui tournait dès la matinée autour du rond-point lui a arraché l'affiche qu'il tenait. L'altercation a failli dégénérer. Mais l'intervention des agents de police qui observaient au départ la scène de loin a mis fin à la confrontation. Ces policiers se sont montrés par contre indifférents face aux jeunes qui se regroupaient promettant de s'attaquer à Saïd Sadi. Ils se sont interposés tout de même entre les manifestants pro-Bouteflika qui lançaient des pétards et des œufs vers l'endroit où se sont regroupés les quelques militants du RCD parmi eux maître Sadat et le député Mohamed Khendak. Il faut noter que les agents de police n'ont pas tenté de disperser les jeunes qui exprimaient leur soutien pour Bouteflika. Pour rappel, ces derniers apparaissent à chaque fois que la CNCD organise une marche. A 12h35, Saïd Sadi arrive. Il est «attaqué» dès qu'il est descendu de son véhicule par les pro-Bouteflika. Le parton du RCD promet de ne pas s'arrêter jusqu'à la chute du régime en place. «Le système est pourri. Je marcherai jusqu'à la chute du régime», a-t-il lancé vers la foule. Face à la violence des pro-Bouteflika, M. Sadi monte dans sa voiture. Ses assaillants le poursuivent, voulant saccager son véhicule. Par ailleurs, une autre marche, prévue de Hussein Dey vers la place du 1er Mai, n'a pas eu lieu. Les policiers ont dispersé un groupe de manifestants qui s'est réuni au Ruisseau. Aucun pas franchi par les manifestants à Aïn Benian 11h, une dizaine de personnes s'est rassemblée devant la mosquée de Aïn Benian, située à proximité du marché communal. Parmi elles, figurent le député du RCD Nourredine Aït Hamouda et Belaïd Abrika, du mouvement des arouch. «Nous sommes venus marcher pour déstabiliser le pouvoir», diront les personnes qui se préparaient à la marche. Depuis les premières heures de la journée, un important dispositif sécuritaire a été mis en place dans les différents axes routiers de la commune. Plusieurs centaines de policiers étaient mobilisés pour empêcher la tenue de la marche qui devait aboutir à la place des Martyrs. Les initiateurs de la marche brandissaient deux affiches sur lesquelles on pouvait lire «Système bara», «Yaskout anidham» (à bas le régime). Ils n'ont pu faire aucun pas puisque les éléments de la brigade antiémeute ont vite encerclé le groupe et l'ont empêché de quitter le lieu du rassemblement. «Y en a marre du pouvoir», «Massira silmiya», «Djazaïr houra démocratia» ont scandé les manifestants pendant quelques minutes avant qu'ils ne soient repoussés par les flics. De l'autre côté, des jeunes se sont rassemblés et scandaient des slogans hostiles aux manifestants. Un autre groupe de manifestants a réussi à échapper à l'encerclement de la police et faire le tour jusqu'à l'entrée de la salle de sports. Ils ont tenu un petit rassemblement où ils ont réclamé le départ des ministres algériens, vieux et incapables de donner des solutions aux problèmes des jeunes. La circulation routière n'a pas été interrompue et les magasins n'ont pas fermé. Cela s'est passé jusqu'à 12h30 jusqu'au moment où la foule a été complètement dispersée.