Les habitants de la cité Bouyala ne savent plus à quel saint se vouer. Dans une rencontre avec des citoyens et des membres de l'association de quartier, ils ont tenu à exposer leurs préoccupations. Tous s'accordent à dire que le souci auquel ils font face concerne l'état déplorable des routes. Un simple tour suffit d'ailleurs pour constater que ces dernières sont quasiment inexistantes. Certains diront à ce sujet : « Depuis les années 1980, aucun aménagement n'a été apporté. Les routes se dégradent de jour en jour. Le plus dur, c'est en hiver, les routes sont carrément impraticables et c'est un véritable parcours du combattant pour les écoliers qui rejoignent leurs établissements, trempés de la tête aux pieds. » D'autres carences minent le quotidien des habitants ; l'absence de murs de soutènement dans de nombreux sites occupe l'esprit des locataires qui craignent le pire. Un citoyen dira : « Regardez, cet immeuble risque de s'effondrer du jour au lendemain. Le mur a été en partie seulement réalisé, alors que dans certains endroits ils sont quasiment inexistants malgré le fait que la cité fasse partie des zones à haut risque en matière de glissements de terrain. » Les habitants qui en avaient gros sur le cœur ont évoqué l'insalubrité et le manque d'hygiène ; selon leurs dires, il s'agirait des eaux usées qui se déversent à ciel ouvert. Ils expliquent : « Les canalisations sont mal faites, elles ne répondent probablement pas aux normes et ont fini par céder, ce qui a favorisé la prolifération d'insectes et de rats. » Cette situation désastreuse, il faut le reconnaître, pénalise les résidants, qui, en cette période de l'année, espérant profiter de la fraîcheur des soirées d'été, refusent de s'aventurer en pleine nuit, surtout qu'un homme a été mortellement mordu, il y a quelques mois, par un rat. Aujourd'hui, et même si des travaux viennent à peine de démarrer pour l'aménagement de quelques routes, les citoyens n'espèrent qu'une chose : qu'on cesse de leur tourner le dos et qu'on daigne enfin prendre ses responsabilités.