Khaled Bounedjma n'a pas été au bout de ses promesses lorsqu'il a menacé de rendre publique la liste intégrale des bénéficiaires à Oran, et par extension dans les autres wilayas, des avantages du Calpi, ceux, devait-il préciser, qui n'avaient ni la capacité ni la qualité pour investir. Pourtant, il avait bien précisé jeudi au TRO, lors de la rencontre nationale de la coordination des enfants de chouhada, que l'organisation qu'il préside dispose de dossiers bien ficelés à ce sujet ; c'est-à-dire, à le croire, qu'elle détient des preuves tangibles de dépassements. Ce serait par exemple le cas de trois cadres de la wilaya qu'il a évoqué mais sans citer de noms lors du point de presse organisé à l'issue de la rencontre. Pendant des années, un halo de mystère a entouré, il est vrai, l'identité des investisseurs du Calpi, des dossiers maintenus loin des regards de l'opinion publique. Néanmoins, alors que jusque-là les enfants de chouhadas étaient présentés comme des victimes, la question de l'implication de certains éléments de cette catégorie de citoyens a été posée. « Nous ne sommes pas des saints, mais si quelqu'un de nous est coupable, il doit être jugé », devait-il déclarer en réponse à une question concernant l'implication dans des affaires douteuses des membres de cette famille. En fait comme il l'avait annoncé dans la salle, « beaucoup d'enfants de chouhada qui croupissent encore dans les prisons pour des faits qu'on leur a reprochés lorsqu'ils assumaient la responsabilité des délégations exécutives communales (DEC) revendiquent justement d'être jugés. » Globalement, il évalue à 816 le nombre d'enfants de chouhada qui ont eu à assumer la responsabilité des DEC. Cette rencontre, ou ce qu'il devait en ressortir, a par ailleurs intéressé pas mal de gens, notamment des personnalités du monde politique local dont d'anciens ministres et d'anciens présidents d'APW. « Nous sommes venus écouter Khaled Bounedjma, croyant qu'il avait des choses concrètes à nous communiquer au sujet de l'amnistie et de la réconciliation nationale, mais ça n'a pas été le cas », devait déclarer un ancien ministre. Une réponse qui s'oppose à la probable et légitime curiosité liée à la divulgation de noms que le responsable de la CNEC semble maintenir comme menace au cas où...